Recommandations dans des pays pionniers/Actualités selon les pays
Après avoir vu le nombre exponentiel de jeunes se déclarant trans (surtout de jeunes filles), et étant donné la méconnaissance des effets à long terme des bloqueurs de puberté et hormones sexuelles croisées pour cette population, des pays pionniers ont commencé à faire marche arrière, et ont procédé à une évaluation des preuves. D'autres pays commencent également à questionner leur approche.
Pays pionniers ayant changé leurs pratiques chez les mineurs
Suède
La ligne directrice datant de 2015 a été actualisée progressivement en 2022, suite aux résultats de la revue systématique commandée par le gouvernement à l'autorité sanitaire suédoise, SBU.
En novembre 2018, Pr. Gillberg expert reconnu dans l’autisme, a adressé un courrier au Conseil national de la santé et du bien-être :
« Nous souhaitons que le Conseil national de la santé et du bien-être revoie le traitement des jeunes atteints de dysphorie de genre au Conseil du comté de Stockholm, entre autres, sur la base des données scientifiques disponibles, et qu'il évalue également dans quelle mesure il est nécessaire de modifier les recommandations actuelles en matière de traitement ». (traduction en français)
Dans un quotidien Suédois, il écrit avec d'autres professionnels une tribune en mars 2019 : « Chaque année, des centaines d'enfants souffrant de dysphorie de genre sont soumis à un "traitement" par des hormones, suivi de mutilations génitales, sans aucun fondement raisonnable en termes de science, d'expérience et souvent sans aucune supervision éthique ». (traduction en français)
Angleterre
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Depuis 1989, les services d’identité de genre (GIDS) pour mineurs étaient centralisés à la clinique Tavistock.
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À partir de 2014, les bloqueurs de puberté sont passés d'un protocole de recherche uniquement à une disponibilité dans la pratique clinique.
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La clinique a été totalement dépassée par l’explosion des cas, avec des professionnels pressés par l’association Mermaids pour orienter rapidement et quasi-systématiquement les enfants vers des bloqueurs de puberté et hormones sexuelles croisées.
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Cette clinique très controversée a fait l'objet d'une enquête par Hannah Barnes, journaliste de la BBC (voir son interview par l'Express en fév. 2023, article entièrement accessible). Le procès célèbre d'une détransitionneuse, Keira Bell, contre la clinique a également joué un rôle important.
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En 2019, le NHS (système de santé) a commandé une évaluation des preuves existantes (« NICE Evidence Review »), publiées en 2020.
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La base de preuves étant de faible qualité, le NHS a commandé en 2020 un examen du GIDS, (piloté par le Dr Cass, d'où le nom « Cass Review »), dont les recommandations aideront le NHS à déterminer l'approche clinique appropriée.
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En 2022, cet examen a rendu un rapport intérimaire accompagné de recommandations. Le NHS a suivi ces recommandations provisoires, privilégiant une approche holistique.
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En mars 2024, le NHS a publié une nouvelle politique clinique fondée sur les preuves concernant les bloqueurs de puberté : « Les bloqueurs de puberté ne sont pas disponibles pour les enfants et les jeunes en cas d'incongruité de genre ou de dysphorie de genre, car il n'existe pas suffisamment de preuves de sécurité et d'efficacité clinique ». (en savoir plus sur le processus d'actualisation de la politique clinique : article de la SEGM traduit en français)
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En avril 2024, l'examen a soumis son rapport final au NHS, qui s'est engagé à suivre les recommandations du rapport : approche qui considère le jeune « de manière holistique et pas uniquement en termes de détresse liée au genre.
En octobre 2019, un recours en Justice contre la clinique Tavistock a été intenté par Keira Bell, ancienne patiente ayant reçu des bloqueurs de puberté de la clinique.
Cette affaire a été portée à la Haute Cour. En se fondant sur le constat que la majorité des jeunes sous bloqueurs poursuivent par les hormones sexuelles croisées, la Haute Cour a estimé que les enfants devraient comprendre les conséquences d'un parcours de transition complet afin de consentir au traitement par des bloqueurs de puberté.
En décembre 2020, elle a rendu un arrêt concluant qu’il est « douteux » qu’un mineur de 14/15 ans ait la capacité de consentir à des bloqueurs de puberté, et « très peu probable » que les enfants de 13 ans aient cette capacité. (voir également la page « Consentement »)
Cette décision de la Haute Cour a été annulée (2021) en appel.
Finlande
Le changement des pratiques s'est fait sous l'impulsion de Dr Riittakerttu Kaltiala, alors responsable d'un des services d'identité de genre. L'autorité sanitaire (Conseil pour les choix en matière de soins de santé, COHERE), a commandé une revue systématique des données probantes sur les effets des interventions hormonales chez les jeunes. Cette revue a révélé que l'ensemble des données probantes sur la transition pédiatrique n'était pas concluant.
Le Conseil finlandais pour les choix en matière de soins de santé (COHERE) a élaboré en 2020 la recommandation : « Méthodes de traitement médical de la dysphorie liée à la variance de genre chez les mineurs » :
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traduction en anglais de cette recommandation,
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résumé officiel en anglais de la recommandation.
Dr Riittakerttu Kaltiala est psychiatre, responsable du département de psychiatrie pour adolescents de l'hôpital universitaire de Tampere, en Finlande. En 2011, suite à la publication des résultats du « Dutch protocol » (protocole hollandais), elle a été missionnée pour mettre en place et superviser un des plus importants services d'identité de genre pour mineurs. Elle a personnellement participé à l'évaluation de plus de 500 adolescents. Elle mène des recherches dans son domaine, publiant plus de 230 articles scientifiques.
Lorsque le service a commencé à fonctionner en 2011, il y a eu de nombreuses surprises. (...) Ceux qui venaient n'avaient rien à voir avec ce que les Hollandais avaient décrit. (...) Ils venaient parce que leurs parents, généralement des mères, avaient été informés par un membre d'une organisation LGBT que l'identité de genre était le véritable problème de leur enfant, ou parce que l'enfant avait vu quelque chose sur Internet sur les avantages de la transition. (...) Peu de gens posaient des questions sur ce que disaient les activistes, parmi lesquels se trouvaient des professionnels de santé. Et ils disaient des choses remarquables. Ils affirmaient que non seulement les sentiments de détresse liés au genre disparaîtraient immédiatement si les jeunes commençaient à effectuer une transition médicale, mais aussi que leurs problèmes de santé mentale seraient réduits par ces interventions. (...) Il y avait une pression pour fournir ce qui était censé être un nouveau traitement merveilleux. (...)
Peu après que notre hôpital ait commencé à proposer des interventions hormonales, nous nous sommes rendu compte que le miracle qu'on nous avait promis ne se produisait pas. (...) Je savais que d'autres faisaient les mêmes observations dans leurs cliniques et j'espérais que mon étude [Kaltiala et al., 2015] susciterait un débat sur leurs préoccupations - c'est ainsi que la médecine se corrige. Mais notre domaine, au lieu de reconnaître les problèmes que nous avions décrits, s'est engagé dans le développement de ces traitements médicaux. (...) Vers 2015 (...) Nous avons commencé à voir des groupes d'adolescentes, originaires des mêmes petites villes, voire des mêmes écoles, qui racontaient les mêmes histoires de vie et les mêmes anecdotes sur leur enfance, y compris leur soudaine prise de conscience qu'elles étaient transgenres - malgré l'absence d'antécédents de dysphorie. Nous nous sommes rendu compte qu'elles étaient organisées en réseau et échangeaient des informations sur la manière de nous parler. (...) À peu près à la même époque, 8 ans après l'ouverture de la clinique pédiatrique du genre, certains anciens patients ont commencé à revenir pour nous dire qu'ils regrettaient désormais leur transition. (...) Il s'agissait d'un autre type de patient qui n'était pas censé exister. (...)
'Gender-Affirming Care Is Dangerous. I Know Because I Helped Pioneer It.’The Free Press, 30 octobre 2023
Danemark
En juillet 2023, un article du Journal de l'Association médicale danoise, Ugeskrift for Læger, a confirmé un changement significatif dans la façon dont le pays traite les jeunes souffrant de dysphorie de genre. L'article dresse un état des lieux concernant les Services de santé pour les enfants et les jeunes avec dysphorie de genre. Il est écrit par les cliniciens chargés d’évaluer les jeunes.
En 2018, le service centralisé de genre du Danemark assurait une transition médicale à 65 % des jeunes orientés à la clinique, contre
6 % en 2022.
La ministre danois de la Santé, Sophie Løhde, a salué ce changement de pratique dans une déclaration au Parlement en mai 2023.
Les directives danoises actuelles en matière de traitement ont été publiées en 2018 et devraient être mises à jour prochainement.
« Depuis 2016, le Danemark dispose d'une offre nationale de conseil, d'investigation et de traitement pour les personnes de moins de 18 ans souffrant d'un malaise lié au genre (...) L'offre a été lancée au Danemark sur la base de l'expérience des pays européens, en particulier des Pays-Bas (...) Au cours des dernières années, un certain nombre de facteurs ont conduit à s'interroger sur la possibilité de généraliser les études, en particulier aux jeunes auxquels il est fait référence aujourd'hui.(...) Dans l'ensemble, les changements [non permanence de l'identité transgenre] ont conduit plusieurs pays, dont la Suède et la Finlande, à recommander une approche prudente du traitement médical en mettant l'accent sur la durée de la dysphorie de genre. Une évolution similaire au Danemark a conduit à proposer un traitement hormonal à beaucoup moins de personnes qu'auparavant. (...) Le nombre croissant de références est probablement à la fois le résultat d'une prise de conscience accrue de l'identité transgenre et d'une déstigmatisation partielle, de la disponibilité du traitement et de l'influence sociale. »
Services de santé pour les enfants et les jeunes souffrant de dysphorie de genre, Hansen et al., Ugeskrift for Læger, 3 juillet 2023
Autres pays entrain de questionner leur approche
Les lignes directrices norvégiennes existantes sont basées sur un rapport de 2015 « Le droit au bon sexe »,. Elles suivent le modèle « d'affirmation de genre » : les traitements hormonaux sont largement accessibles aux jeunes, sans qu’aucune évaluation psychologique ne soit requise.
En mars 2023, l'Ukom, une agence gouvernementale indépendante, a rendu un rapport d'enquête sur la Sécurité des patients pour les enfants et les jeunes présentant une incongruité de genre.
Extraits :
« La base de connaissances, en particulier les connaissances issues de la recherche sur les traitements d’affirmation du genre (hormonaux et chirurgicaux), est insuffisante et les effets à long terme sont peu connus. Cela est particulièrement vrai pour la population adolescente, où la stabilité de leur incongruence de genre n'est pas non plus connue (...)
Ukom recommmande :
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que le Ministère de la Santé et des Soins charge la Direction de la Santé de réviser la directive professionnelle nationale, Incongruence de genre. La révision doit, entre autres, s'appuyer sur une synthèse systématique des connaissances. (...)
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que les traitements retardant la puberté (inhibiteurs de la puberté) et les traitements hormonaux et chirurgicaux de confirmation du genre pour les enfants et les jeunes sont définis comme des traitements expérimentaux. Ceci est particulièrement important pour les adolescents souffrant de dysphorie de genre. (...)