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Le Cass Review

Le Cass Review est un examen indépendant des services de genre pour mineurs en Angleterre, coordonné par la pédiatre Dr Cass, d'où le nom. Il a été commandé en 2020 par le NHS England (système de santé public), et il vise à formuler des recommandations sur la manière d'améliorer les services d'identité de genre pour mineurs (GIDS). Il a duré 4 ans. Il s'appuie sur sept revues systématiques commandées à l’Université de York, une enquête sur les pratiques internationales, une étude qualitative sur les expériences des patients, et le point de vue de familles et cliniciens.

Le 10 avril 2024, le Dr Cass a soumis le rapport final de cet examen au NHS.

Le « rapport final » de cet examen est accompagné d'une présentation sur le site web dédié.

Les recommandations du Cass Review s'éloignent fortement de l'approche trans-affirmative recommandée par les 2 directives les plus influentes ; celles de la WPATH (2022) et de l'Endocrine Society (2017).

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Pourquoi est-il un des évènements les plus importants dans la médecine du genre ?

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Ce qui en fait la spécificité, c'est que, selon le Dr Cass : « Les revues systématiques sont les plus vastes et les plus complètes à ce jour. L'utilisation d'une stratégie de recherche unique dans toutes les revues était plus inclusive que toutes les revues systématiques précédentes, capturant 237 articles provenant de 18 pays et fournissant des informations sur un total de 113 269 enfants et adolescents. (...) Au total, les personnes chargées de l’examen ont rencontré plus de 1 000 personnes, certaines lors de réunions individuelles, d’autres lors de réunions sur mesure » (The British Journal of Psychiatry, sept. 2024).

 

En comparaison, les auteurs des « Normes de soins » de la WPATH (2022) ont stoppé le processus de publication de la revue systématique chez les mineurs quand ils ont appris que la qualité des preuves trouvées était faible.

Pourquoi cet examen ?

Jusqu’en 2023, les Services de genre pour mineurs étaient centralisés à la clinique Tavistock, critiquée pour son approche trans-affirmative. Cette clinique a été attaquée en Justice par la détransitionneuse Keira Bell : durant ce procès, la Haute cour a rendu un arrêt en décembre 2020 concluant qu’il est peu probable qu’un mineur de moins de 16 ans ait la capacité de consentir à des bloqueurs de puberté. (voir également la page Consentement)

Historique

Ci-dessous, des extraits du rapport final; p. 25-26. Pour plus de détails : page Recommandations dans les pays pionniers.

« L'approche du GIDS a changé avec l'émergence du protocole néerlandais [expérience dans laquelle 70 adolescents étaient soumis à une suppression de la puberté via l’administration de GnRHa (bloqueurs de puberté) suivie d’hormones sexuelles croisées et d’interventions chirurgicales (< 18 ans), avec suivi sur 1,5 an après la transition complète.] (...) »

« le Royaume-Uni a testé l'utilisation de bloqueurs de puberté dans l' « early intervention study » dont les résultats préliminaires en 2015-2016 n'ont pas démontré de bénéfice. Les résultats de l'étude n'ont été formellement publiés qu'en 2020. (...) »

Quelles sont les suites ?

Le NHS a répondu publiquement au Dr Cass concernant ce rapport, s’engageant à donner suite à ses recommandations et reconnaissant l'importance de ce travail fondateur : « Votre rapport final ne façonnera pas seulement l'avenir des soins de santé dans ce pays pour les enfants et les jeunes en détresse de genre, mais il est d’une importance et d’une signification internationales majeures ».

 

  • Parmi les prochaines étapes annoncées par le NHS figure un « examen de l'utilisation d'hormones d'affirmation de genre à travers un processus d'examen des preuves actualisées et de consultation publique ».

  • Par ailleurs, le NHS (lettre du 9 avril) a annoncé un examen des cliniques de genre adultes.

  • En août 2024, Le NHS a publié la planification de la mise en œuvre des recommandations du Cass Review.

Remarque : suite aux élections législatives de juillet 2024 donnant la victoire aux travaillistes, le gouvernement conservateur a été entièrement remanié.

Interdiction légale aux cliniques privées de fournir des bloqueurs de puberté 

  • Fin mai 2024, l'ancienne secrétaire à la Santé, Victoria Atkins (parti conservateur), a fait passer des lois interdisant la fourniture de bloqueurs par des cliniques privées ou offshore dans le cadre d'une législation d'urgence avant les élections générales. Ces lois expiraient début septembre. Un groupe de pression, TransActual, a intenté une action en justice contestant la légalité de ces lois. Mais la Haute Cour a confirmé que cette procédure est légale (voir la décision du 29 juillet 2024). Le ministre de la Santé travailliste, Wes Streeting, a salué la décision du tribunal, ajoutant que les soins de santé des enfants doivent être « fondés sur des preuves ».

  • Wes Streeting continue sur la lignée du parti conservateur, souhaitant rendre permanente cette interdiction : « Nous donnerons toujours la priorité à la sécurité des enfants. Notre approche continuera d'être éclairée par l'examen du Dr Cass, qui a conclu qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour démontrer que les bloqueurs de puberté étaient sans danger pour les moins de 18 ans. Cette interdiction met le secteur privé en conformité avec le NHS. Nous nous engageons à fournir aux jeunes les soins fondés sur des données probantes qu’ils méritent ». 

  • Le 22 août 2024, le ministère de la Santé et des Affaires Sociales a renouvelé cette interdiction temporaire, en étendant l'ordonnance à l'Irlande du Nord.

  • Le 11 décembre 2024, le ministère de la Santé et des Affaires Sociales annonce que « Les mesures d’urgence existantes interdisant la vente et la fourniture de bloqueurs de puberté seront prolongées pour une durée indéterminée, suite à l’avis officiel d’experts médicaux (...) La Commission des médicaments à usage humain (CHM) a émis un avis d'expert indépendant selon lequel la prescription continue de bloqueurs de puberté aux enfants présente actuellement un risque inacceptable pour la sécurité ».

Merci pour votre intérêt

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