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Critique d'études sur la dysphorie de genre chez les mineurs

Dernière mise à jour : 10 juil.

Les revues systématiques existantes montrent que les études dans le domaine de la médecine du genre chez les jeunes sont notoirement peu fiables, en proie à des petits échantillons, des délais de suivis court, des pertes de suivi importantes, un manque de contrôles, des facteurs de confusion et des biais. 

Comme le souligne le Dr Cass dans son rapport final (examen des services de genre pour mineurs en Angleterre, 2024) :

C'est un domaine de preuves remarquablement faibles, et pourtant les résultats des études sont exagérés ou mal représentés par des personnes de tous les côtés du débat pour soutenir leur point de vue. (p. 13)

Cet article regroupe diverses critiques d'études dans ce domaine, avec un extrait de critique à chaque fois.


Critique d'articles d'opinion ou articles de médias

Consulter le document en ligne ci-dessous pour la critique des articles :

  • Rosenthal, 2021, Nature

  • Nature, Éditorial de The Lancet + commentaire de Baams, 2021,

  • Georges, Brown, Cohen, Pediatrics, 2024,

  • Scientific american, Parshall, mai 2023,

  • New York Times, Bowers, avril 2023,

  • Kraschel et al., 2022, Cell Reports Medicine,

  • Mills et al., 2022, Journal of the American College of Clinical Pharmacy




Critique d'études sur les résultats psychologiques des bloqueurs de puberté et hormones

  • Les bloqueurs de puberté et hormones sexuelles croisées sont entrés dans la pratique clinique suite aux résultats d'une expérience hollandaise, (Dutch Protocol), documentée dans 2 études : de Vries (2011 et 2014).

  • Actuellement (sept. 2024), les études les plus citées dans les médias en faveur des bienfaits des bloqueurs et hormones sont : Chen 2023 et Tordoff 2022.


Remarque : Les études menées par Turban (2019, 2020, 2021, 2022, 2023) ont exploité les données d'une enquête américaine sur les expériences de personnes transgenres (2015 USTS), échantillon non probabiliste de 27 715 adultes transgenres. Cette enquête présente de sérieux problèmes méthodologiques décrits en détail par Jesse Singal dans l'article Science Vs (...), traduit en français, étude 6.

Qualité des études et qualité des preuves

La qualité de l’étude

Elle fait référence au risque de biais d’une étude donnée.

Ce biais peut être mesuré par différents outils :


Selon Sapir :

« ROBINS-I est très rigoureux dans l'évaluation du risque de biais dans les recherches non randomisées. L'appliquer à la recherche existante sur la médecine du genre aurait probablement abouti à ce que toutes les études disponibles soient considérées comme présentant un risque de biais « grave » ou « critique ». 

Le NOS, utilisé par les chercheurs de Cass, comporte des échelles de notation distinctes pour les études pré-post, les études de cohorte et les études transversales. Les études pré-post examinent les effets d’une intervention dans une seule cohorte sans groupe de comparaison. Les études de cohorte suivent un groupe de patients sur une période donnée, mais ne disposent pas non plus de contrôles adéquats. Les études transversales recueillent des données à un moment précis dans le temps, au moyen de méthodes telles que des enquêtes ou des examens de dossiers médicaux. 

 

La qualité des preuves

Elle fait référence à la confiance que nous pouvons avoir dans notre estimation de l'effet d'une intervention, sur la base de l'ensemble des informations. La qualité des études (basée sur le risque de biais) est l'un des facteurs qui déterminent la qualité des preuves ; d'autres facteurs incluent : 

  • le biais de publication (lorsque, par exemple, une revue refuse de publier une étude défavorable) ; 

  • l'incohérence (lorsque des études portant sur la même question aboutissent à des résultats significativement différents) ; 

  • le caractère indirect (lorsque les études ne comparent pas directement les interventions d'intérêt dans les populations d'intérêt, ou lorsqu'elles ne rendent pas compte des résultats jugés importants pour les décisions cliniques) ; 

  • l'imprécision (lorsque les études sont sujettes à des erreurs aléatoires, souvent en raison de la petite taille des échantillons). »


Outil de mesure : système GRADE, modifé ou non : (Grading of Recommendations, Assessment, Development, and Evaluations) : il décrit la qualité globale des preuves sur une question particulière posée dans une revue systématique.


Le GRADE est utilisé dans la revue suédoise et les revues systématiques anglaises de 2020 réalisées par le NICE (GRADE modifié), mais pas dans les revues systématiques anglaise conduites par l’Université de York en 2024.


Le système GRADE comporte quatre niveaux de certitude :

  • Élevée - Les auteurs sont très confiants que l'effet réel est similaire à l'effet estimé.

  • Modérée - Les auteurs pensent que l'effet réel est probablement proche de l'effet estimé.

  • Faible - L'effet réel pourrait être très différent de l'effet estimé.

  • Très faible - L'effet réel est probablement très différent de l'effet estimé.




de Vries (2011 et 2014) (Hollande, résultats du Dutch Protocol)

Les résultats d'une expérience hollandaise initiée dans les années 90 (connue sous le nom de Dutch Protocol) ont été documentés dans 2 publications : Puberty suppression in adolescents with gender identity disorder: a prospective follow-up study (de Vries et al., 2011) et Young adult psychological outcome after puberty suppression and gender reassignment (de Vries et al., 2014 : suivi de 55 sujets). Ces publications ont constitué la base et les meilleures preuves disponibles pour les soins trans-affirmatifs.


→ Étude de 2011 (sur les bloqueurs de puberté) :

  • Certitude des preuves : fait partie des 9 études incluses dans le Nice Evidence Review (2020), bloqueurs de puberté. Suite à l'analyse de ces 9 études, la qualité des preuves pour l'ensemble des résultats attendus a été évaluée comme étant d'une certitude très faible selon le système GRADE modifié.

  •   Qualité de l'étude : 


→ Étude de 2014 (après transition complète) :

Critiques

  • Abbruzzese, Levine, Mason :

Reconsidering Informed Consent for Trans-Identified Children, Adolescents, and Young Adults (mars 2022) (paragraphe « L'étude néerlandaise : la base discutable du modèle de prise en charge des jeunes favorable à l'égalité des sexes »), Journal de la thérapie sexuelle et conjugale.

The Myth of “Reliable Research” in Pediatric Gender Medicine (janv 2023), Journal de la thérapie sexuelle et conjugale. Cette étude a fait l’objet d’un article de la SEGM, le 11 janvier 2023.



Critiques par SEGM, janv. 2023

« Outre la petite taille de l'échantillon, l'absence de groupe témoin et le suivi à court terme, les auteurs [Abbruzzese, Levine, Mason, 2023] identifient plusieurs problèmes méthodologiques graves qui ont été négligés :

  1. Seuls les résultats du meilleur scénario ont été inclus dans les résultats des études

  2. La conclusion selon laquelle la dysphorie de genre a disparu après un traitement « positif » est fausse ;

  3. La psychothérapie a été proposée à tous les sujets, ce qui rend impossible à déterminer quelle intervention a fonctionné ;

  4. Les études se sont uniquement concentrées sur les avantages potentiels et n'ont pas réussi à évaluer les risques ;

  5. Les résultats ne sont pas généralisables à la plupart des cas actuels de jeunes dysphoriques de genre. (…). »


Pour une critique détaillée :



Conclusion de l’étude

« Dans cette cohorte prospective de 104 jeunes TNB âgés de 13 à 20 ans, le traitement d'affirmation de genre, y compris des bloqueurs de puberté et hormones d'affirmation de genre, était associée à un risque inférieur de 60 % de dépression modérée ou sévère et à un risque inférieur de 73 % de tendances suicidaires sur un suivi de 12 mois. »

→ Qualité de l'étude : faible dans la revue systématique York (2024), hormones

Critiques



Extrait de critique de Abbruzzese et al. (janv 2023)

« Le taux inchangé de dépression pour les jeunes traités (par BP + hormones) au début du traitement et 1 an après est devenu une « probabilité de dépression observée de 60 % inférieure » : En effet, les cas non traités présentaient des taux de dépression de 86 % à la fin de la période d’étude (n = 7), contre 56 % des cas traités (n = 57), étayant apparemment la conclusion selon laquelle le traitement hormonal atténue dépression. Cependant, en fondant leur conclusion sur le succès relatif des "traités" sur le constat d’un manque de succès parmi les cas "non traités", les chercheurs n’ont pas considéré qu’ils avaient perdu 80 % de leur cohorte "non traitée" à la fin de l’étude (28 sur 35) ; Ce taux d’abandon élevé peut s’expliquer par le fait que les jeunes "non traités" les plus fonctionnels ont abandonné l’étude.


L’utilisation de médicaments psychotropes n’a pas été prise en compte dans l’analyse. L’université était consciente des problèmes de cette recherche, mais a choisi de garder le silence car les conclusions optimistes de l’étude ont été bien accueillies par les médias nationaux. »


Extrait de critique de Singal,"The University of Washington ...", 21 sept. 2022

« Juste pour être clair, car il y avait 92 enfants dans le groupe qui ne recevaient pas de traitement au départ, et il n’en restait que 6 à 12 mois. (…)


Nous ne savons environ rien sur la façon dont les enfants sans soins d’affirmation de genre se portent 12 mois plus tard. (…)


De plus, les chercheurs ont utilisé une technique statistique inhabituelle qui, selon l’un des principaux experts de ladite technique, était mal adaptée à la tâche à accomplir. Cela et les autres choix méthodologiques et éditoriaux des chercheurs pointaient tous dans la même direction : exagérer leurs résultats et masquer les détails qui auraient pu aider des tiers à déterminer s’ils ont vraiment trouvé ce qu’ils prétendaient avoir trouvé. »

Extraits

« Nous avons caractérisé l'évolution longitudinale du fonctionnement psychosocial au cours des 2 années suivant le début du traitement hormonal dans une cohorte prospective de jeunes transgenres et non binaires aux États-Unis. (...) Au total, 315 participants transgenres et non binaires âgés de 12 à 20 ans (...) le traitement hormonal a amélioré la cohérence de l'apparence et le fonctionnement psychosocial. (...)L'événement indésirable le plus courant était l'idée suicidaire (chez 11 participants [3,5 %]) ; le décès par suicide est survenu chez 2 participants. »

Critiques

Ces 2 articles ont été regroupés en un seul et traduit en français.



Conclusion : "Lors du contrôle des médicaments psychiatriques et de l’engagement dans le conseil, l’analyse de régression a suggéré une amélioration avec une intervention endocrinienne. Cela a atteint une signification chez les participants hommes-femmes. (...)

Extrait de critique par DIAG

« Chen et al. n'ont pas rapporté les résultats pour 6 des 8 critères de mesure (surlignés en jaune) – dysphorie de genre, symptômes traumatiques, automutilation, suicidalité, estime corporelle, qualité de vie, dépression, anxiété – qu'ils avaient annoncés dans leur protocole d'étude. (...)

Sur les plus de deux douzaines de variables mesurées, les chercheurs ne rapportent que cinq : celles surlignées en jaune.

Tableau du protocole d'étude de Chen et al., p. 45/130
Tableau du protocole d'étude de Chen et al., p. 45/130

Ainsi, même avant d'entrer dans les résultats de la recherche, il y a donc deux énormes signaux d'alerte :

Abandonner 75 % des variables que les chercheurs ont déclaré qu'ils mesureraient ; mesurer autre chose et insister ensuite sur le fait que c'est ce qu'ils essayaient de mesurer, de toute façon, et rapporter les résultats d'une petite fraction des variables mesurées. (...)

(...)

Pour les hommes qui ont reçu des hormones du sexe opposé - de l'œstrogène - il n'y a eu aucune amélioration de la dépression, des symptômes d'anxiété ou des scores de satisfaction de vie. L'œstrogène n'a pas changé leur affect positif non plus (et ceci est vrai pour les deux sexes).

(...)

les filles avaient – en moyenne – des perturbations légères de l'humeur au départ, et... elles avaient toujours des perturbations légères de l'humeur après deux ans sous hormones du sexe opposé.

(...)

Comme le mentionnent Chen et al. dans la note sous le tableau S5, les tailles d'effet entre 0,2 et 0,5 sont considérées comme petites – et à part la congruence de l'apparence, les tailles d'effet de toutes les autres variables sont petites (et l'affect positif, comme je l'ai mentionné précédemment, n'est même pas statistiquement significatif – pour aucun des sexes).

(...)

les effets placebo en médecine psychiatrique ont régulièrement été très forts. L'auteur du post Reddit donne deux exemples de ces forts effets placebo en médecine psychiatrique :

  • "Dans les essais cliniques originaux pour Trintellix, une échelle appelée MADRS a été utilisée pour la dépression, qui est notée sur 60 points, et la plupart des patients inscrits avaient un score moyen de dépression de 31 à 34. Le placebo a réduit ce score de 10,8 à 14,5 points en 8 semaines (voir le tableau 4, page 21 du label de la FDA).

  • Pour Auvelity, un autre nouvel antidépresseur, la dépression du groupe placebo sur la même échelle est tombée de 33,2 à 21,1 [un changement de 12,1 points] après 6 semaines (voir la figure 3 p. 21 du label de la FDA)."


Comparés à ces changements à deux chiffres régulièrement observés avec les placebos, les changements dans les scores de dépression (2 points de changement sur une échelle de 64 points) après deux ans de thérapie hormonale de sexe opposé chez les filles sont minimes – statistiquement significatifs peut-être, mais cliniquement insignifiants. (...) »

Cette étude a été présentée parmi les études de l’article de janvier 2022 par Turban dans Psychology Today, et il y a eu un rajout post-publication : « Il convient de noter que cette étude n'a pas identifié la psychothérapie comme une variable potentiellement confondante. »


Extrait

« À l’aide d’une enquête transversale menée auprès de 20 619 adultes transgenres âgés de 18 à 36 ans, nous avons examiné les antécédents autodéclarés de suppression pubertaire pendant l’adolescence. (...) ceux qui ont reçu un traitement de suppression pubertaire, par rapport à ceux qui souhaitaient une suppression pubertaire mais ne l’ont pas reçue, avaient un risque plus faible d’idées suicidaires au cours de leur vie. (...) »

→ Qualité de l'étude : faible dans la revue systématique York (2024), bloqueurs de puberté

Critiques

Extrait de critique par Biggs

« Cette découverte a été tirée d'une vaste enquête non représentative auprès d'adultes transgenres aux États-Unis (...) Les répondants n'ont pas été échantillonnés à partir d'une population définie, mais ont été recrutés en ligne. Cet échantillon de commodité a exclu ceux qui ont subi une intervention médicale et qui ont par la suite cessé de s'identifier comme transgenres. (...) Turban et al. (2020, p. 7) a reconnu que "la conception transversale de l'étude… ne permet pas de déterminer la causalité". Une telle prudence n'a pas été véhiculée dans de nombreux reportages générés par l'étude. »


Extrait de critique par Sapir

« l'échantillon de commodité et la conception transversale de Turban ne permettaient pas de contrôler l'intervention psychothérapeutique. »


Extrait de critique par Singal

« Les chercheurs n’ont trouvé qu’une seule corrélation statistiquement significative sur trois, dans leur modèle le mieux contrôlé. Selon leur propre méthodologie et argument, dans ce modèle, l’accès aux bloqueurs n’avait pas d’impact statistiquement significatif sur la détresse psychologique sévère du mois précédent ou sur les idées suicidaires de l’année écoulée. Même dans leur modèle plus simple, dit « univarié » (c’est-à-dire un modèle qui ne contrôle pas d’autres variables potentiellement confondantes), il n’y avait pas de corrélation entre l’accès aux bloqueurs et les formes plus graves d’idées suicidaires récentes.  »

Méthode

« analyse secondaire de l'enquête américaine sur les transgenres de 2015, un échantillon transversal non probabiliste de 27 715 adultes transgenres aux États-Unis [US transgender Survey, USTS] (...)

L'accès aux hormones à l'adolescence et à l'âge adulte est associé à des résultats de santé mentale favorables par rapport au souhait de les avoir sans pouvoir y accéder. »

→ Qualité de l'étude : faible dans la revue systématique York (2024), hormones

Critiques

Extrait de critique par Biggs

« L’enquête n’était pas représentative de la population transgenre. De plus, l’enquête a exclu les personnes qui ne s’identifiaient plus comme transgenres, le groupe le plus susceptible d’être lésé par les hormones sexuelles croisées […] aucune question sur la dysphorie de genre ; (...) les données sont rétrospectives, et donc toute association positive entre la santé mentale et les interventions endocrinologiques pourrait simplement indiquer que les cliniciens étaient réticents à prescrire ces interventions aux patients ayant une mauvaise santé mentale […] suppose que l’effet de l’œstrogène sur les hommes est identique à l’effet de la testostérone sur les femmes. (...) les auteurs restreignent le groupe de contrôle aux répondants qui voulaient des hormones sexuelles croisées. Pourquoi ne pas comparer également les répondants qui ne voulaient pas de telles hormones ? La dernière paire de résultats est la consommation excessive d’alcool et la consommation de drogues illicites : le résultat montre que les répondants qui ont commencé à utiliser ces hormones à l’âge adulte avaient un risque plus élevé de consommation excessive d’alcool et de consommation de drogues illégales. Ce résultat n’apparaît pas dans le résumé, l’introduction ou la conclusion. (...) Et la découverte de Turban et al. selon laquelle l’accès aux hormones sexuelles croisées "pendant l’adolescence et l’âge adulte est associé à des résultats de santé mentale favorables par rapport au désir mais pas à l’accès" à ces hormones ne peut être extraite qu’en niant la différence entre la testostérone et les œstrogènes. »


Extrait de critique par Singal

« L’étude est basée sur un ensemble de données probablement non représentatif de jeunes gens qui ne semblent pas savoir quels médicaments ils prenaient et quand, qui pourraient ne pas savoir quels médicaments ils voulaient et quand, et elle repose entièrement sur des évaluations autodéclarées de leur santé mentale. De plus, beaucoup, y compris Turban, ont simplement supposé que certaines corrélations découvertes par cette méthode étaient liées à la causalité, bien qu’il y ait peu de raisons de faire cette supposition. (…) il n’y a aucun lien, parmi ceux qui ont déclaré vouloir avoir accès aux hormones, entre le fait de se souvenir d’y avoir eu accès et le fait d’avoir un risque même légèrement inférieur de comportement ou d’idées suicidaires graves et récents. »

Extrait

« Dans une étude transversale menée auprès de 27 715 adultes transgenres américains, l’exposition rappelée aux efforts de conversion d’identité de genre était significativement associée à une augmentation des risques de détresse psychologique grave au cours du mois précédent et de tentatives de suicide au cours de la vie par rapport aux adultes transgenres qui avaient discuté de leur identité de genre avec un professionnel mais qui n’avaient pas été exposés à des efforts de conversion. »


Critique

D'Angelo et al., One Size Does Not Fit All: In Support of Psychotherapy for Gender Dysphoria lettre à l’éditeur, octobre 2020. L'auteur de l'étude (Turban) n'y a jamais répondu et a attaqué les auteurs de la lettre sur twitter.

Voir également un essai de D'Angelo et al., adapté de cette lettre : Jack Turban’s Dangerous Campaign to Smear Ethical Psychotherapy as Anti-Trans ‘Conversion Therapy’, Quillette, novembre 2020.


Extrait de critique

« Échantillon biaisé

L'analyse de Turban et al. ( 2020 ) a utilisé les données de l'enquête USTS de 2015 auprès des personnes s'identifiant comme transgenres (James et al., 2016 ). Cette enquête a utilisé un échantillonnage de convenance (...)Plus précisément, les participants ont été recrutés par l'intermédiaire d'organisations de défense des droits des transgenres et les sujets ont été invités à s'engager à promouvoir l'enquête auprès de leurs amis et de leur famille. Cette méthode de recrutement a donné lieu à un échantillon important mais très biaisé.

Plusieurs irrégularités supplémentaires dans les données de l’USTS soulèvent d’autres questions sur la qualité des données recueillies par l’enquête. (...) Les informations sur les traitements reçus ne semblent pas exactes, car un certain nombre de répondants ont déclaré avoir commencé à prendre des bloqueurs de puberté après l’âge de 18 ans, ce qui est hautement improbable (Biggs, 2020 ).

(...)

Mesure non valide de la thérapie de conversion de genre

Les conclusions de Turban et al. reposent sur l’hypothèse qu’ils disposent d’un moyen valable de déterminer si un répondant a été exposé ou non à la pratique contraire à l’éthique de la thérapie de conversion. Pourtant, la question de l’USTS sur laquelle ils se sont appuyés (question 13.2) est trop peu spécifique pour servir de mesure valable de la thérapie de conversion de genre :

  1. la question confond les rencontres de santé mentale avec les interactions avec d’autres types de professionnels ;

  2. il n’y a aucune information sur le fait de savoir si la rencontre rappelée a été auto-initiée ou forcée ;

  3. elle ne fait pas de distinction entre les évaluations diagnostiques ou une intervention thérapeutique spécifique. (...)


Omission d'une variable de contrôle clé

L'hypothèse de Turban et al. , selon laquelle l'exposition à la thérapie de conversion (au cours de la vie ainsi que dans l'enfance) entraîne une mauvaise santé mentale et contribue aux tentatives de suicide, est encore affaiblie par une faille importante dans leur analyse des données : l'absence de contrôle de l'état de santé mentale des individus avant l'exposition au à la thérapie de conversion. Non seulement cette omission critique brouille l'association entre l'exposition à la thérapie de conversion et la santé mentale actuelle, mais elle peut masquer la causalité inverse, à savoir que c'est la mauvaise santé mentale sous-jacente de l'individu qui a conduit à son expérience de thérapie de conversion en premier lieu. (...)


Reprenons l’exemple d’une rencontre clinique courante dans laquelle une personne atteinte de dysphorie de genre (DG) et d’un ou de plusieurs troubles psychiatriques comorbides se présente pour une évaluation dans le but d'affirmer son genre et d’obtenir des hormones sex. croisées. L’évaluation d’une présentation aussi complexe nécessite généralement plusieurs séances et implique de déterminer si le DG est secondaire à un autre trouble. Il est également probable que le clinicien se concentre d’abord sur le traitement du ou des troubles comorbides, avant de poursuivre les interventions hormonales (affirmation du genre). Bien qu’un tel suivi soit considéré par le répondant comme non affirmatif et donc probablement classé comme thérapie de conversion, c’est le mauvais état de santé mentale du patient qui a conduit au caractère non affirmatif de la rencontre, plutôt que l’inverse. Si ladite personne avait tenté de se suicider dans le passé ou avait continué à lutter contre une maladie mentale plus récemment, l’analyse de Turban et al. conclurait à tort que la thérapie de conversion était probablement responsable de ces difficultés, alors qu’en fait, aucune causalité de ce type ne s’est produite. (...)


Allégation de causalité lorsqu'une seule association a été trouvée

Bien qu’une relation de cause à effet entre le souvenir de thérapie de conversion et un état de santé mentale défavorable soit possible (même si la direction de la causalité n’est pas claire), la conception transversale de l’USTS n’est pas en mesure de déterminer la causalité. Bien que Turban et al. ( 2020 ) aient reconnu cette limitation et aient correctement qualifié la relation qu’ils ont trouvée d’association, ils ont fortement sous-entendu l’existence d’une causalité tout au long de leur discussion. (...)


Bien que la méthodologie de l’étude soit regrettable, l’aspect le plus problématique du travail de Turban et al. ( 2020 ) est sans doute le choix de considérer la psychothérapie à travers une approche binaire « affirmation » versus « conversion », ce qui conduit à une confusion entre la psychothérapie éthique non affirmative et la thérapie de conversion. »

Extrait

« Nous avons mené une revue systématique de la littérature de tous les articles évalués par des pairs publiés en anglais entre 1991 et juin 2017, évaluant l'effet de la transition de genre sur le bien-être des personnes transgenres. Nous avons identifié 55 études qui sont des recherches primaires sur ce sujet, dont 51 (93 %) ont conclu que la transition de genre améliore le bien-être général des personnes transgenres, alors que 4 (7 %) rapportent des résultats mitigés ou nuls. Nous n'avons trouvé aucune étude concluant que la transition de genre provoque des dommages globaux. En tant que ressource supplémentaire, nous incluons séparément 17 études supplémentaires qui sont des revues de littérature et des lignes directrices pour les praticiens. »

Critiques

Extrait de critique de Cederblom :

  • « […] le nombre d’études (55) est différent sur la page principale et sur la page de méthodologie (72) car cette "revue systématique de la littérature" contenait deux fois la même étude, avec le même titre et les mêmes auteurs, mais tirée de deux publications différentes. […]


  • Leur méthodologie indique que "Notre protocole de recherche a été élaboré conformément aux lignes directrices PRISMA", un ensemble de lignes directrices parfaitement acceptables pour l’examen systématique. Pourtant, lorsque nous commençons à parcourir la liste de contrôle pratique de 27 points, nous constatons qu’ils ont manqué presque tous les points, à l’exception peut-être du point 8 (paramètres de recherche) et, si nous sommes très charitables, nous pouvons dire qu’une tentative a été faite au point 17 (sélection de l’étude). […]


  • Présence d’un certain nombre d’études qui ne correspondent pas à la méthodologie de recherche déclarée. […] un certain nombre d’études correspondant à leur méthodologie de recherche absentes de la collection.


  • Les vrais problèmes apparaissent lorsque l’on commence à lire les études et que l’on se demande dans quelle catégorie les classer : "amélioration du bien-être" ou "mitigé ou nul". Des études concluant à : un mélange d’aspects positifs et négatifs, ou à une absence de changement, ou qui laisse entrevoir à quel point nous en savons peu sur le sujet, sont classé dans la catégorie "amélioration du bien-être". Nous sommes maintenant proches de la tromperie pure et simple, et ce n’est pas là que nous aurions dû être guidés par les travaux de plusieurs docteurs travaillant pour une université prestigieuse.


  • La conclusion est totalement dénuée de prudence concernant l’efficacité des soins transgenres, alors que d’autres études portant sur des documents qui se recoupent largement ont décrit la qualité des preuves comme étant faible ou très faible. Selon la revue de littérature de Nobili et al., ""La prudence reste de mise lors de la généralisation des résultats en raison du risque modéré de biais des études ainsi que de leurs limites méthodologiques".


  • Près de la moitié de la taille de l’échantillon provient d’enquêtes recrutées sur Internet. Un cinquième des études porte sur moins de 30 personnes. Les biais d’échantillonnage sont endémiques et un tiers des études présentent des taux de perte de suivi extrêmes (entre 30 % et 75 %). Il devrait s’agir là de préoccupations majeures, mais elles ne figurent nulle part dans ce document destiné à éclairer les politiques publiques. »

Étude prospective pré-post, clinique de genre de Dallas

Les participants (n = 148 ; âgés de 9 à 18 ans) recevaient une hormonothérapie d'affirmation de genre (n = 25 suppression de la puberté uniquement ; n = 123 hormonothérapie féminisante ou masculinisante).


Extrait

« Les jeunes ont signalé des améliorations importantes de l’insatisfaction corporelle (P < 0,001), des améliorations faibles à modérées de l’auto-évaluation des symptômes dépressifs (P < 0,001) et des améliorations faibles des symptômes d’anxiété totale (P < 0,01). »

Certitude des preuves : fait partie des 10 études incluses dans le Nice Evidence Review (2020), hormones. Suite à l'analyse de ces 10 études, la qualité des preuves pour l'ensemble des résultats attendus a été évaluée comme étant d'une certitude très faible selon le système GRADE modifié.


Qualité de l'étude : faible dans la revue systématique de York (2024), hormones

Critiques


Extrait de critique par Singal

« Il est impossible de déterminer quoi que ce soit sur la suicidalité parce que les trois colonnes [du tableau 5] posent des questions très différentes sur les idées suicidaires, les tentatives de suicide et l’automutilation non suicidaire."[…]

Oui, selon l’auto-évaluation, il y a eu une baisse [du score des symptômes dépressifs] statistiquement significative de 9,4 à 7,3, tandis que selon le rapport du clinicien, les enfants sont passés de 5,8 à 5,9 (non statistiquement significatif), mais tous ces scores se situent dans la fourchette 6-10 de "dépression légère", et je pense qu’il est important de se demander si même le changement d’auto-évaluation est cliniquement significatif. En ce qui concerne la dépression, ces enfants allaient presque bien et ils sont restés presque bien. […]

sur 9 variables, 3 se sont améliorées, de manière statistiquement significative, au fil du temps. En lisant le tableau de haut en bas, la première est l’insatisfaction corporelle, qui a connu une réduction réellement significative. La deuxième était la dépression autodéclarée, dont nous venons de parler. Le troisième est les symptômes d’anxiété mesurés par l’échelle SCARED, qui a diminué de 3,8 points sur une échelle de 82 points. "Un score total de ≥ 25 peut indiquer la présence d’un trouble de l’anxiété", donc les enfants ont commencé au-dessus de ce seuil (32,4, en moyenne) et ont terminé… au-dessus de ce seuil (28,6), juste par une marge plus petite. »

Étude de cohorte prospective

Suivi de 101 adolescents qui ont reçu une suppression pubertaire au début de l'étude et 100 adolescents qui, pour diverses raisons, ont été jugés par l'équipe pas prêts à commencer la suppression pubertaire et ne l'ont donc pas reçu au cours de l'étude. 

Les deux groupes ont reçu une psychothérapie de soutien.


Extrait :

« Les adolescents ayant une dysphorie de genre recevant également [sic] une suppression de la puberté avaient un fonctionnement psychosocial significativement meilleur après 12 mois de GnRHa [bloqueurs de puberté] (67,4 ± 13,9) par rapport à ceux qui n’avaient reçu qu’un soutien psychologique (60,9 ± 12,2, P = 0,001). »

→  Certitude des preuves : fait partie des 9 études incluses dans le Nice Evidence Review (2020), bloqueurs de puberté. Suite à l'analyse de ces 9 études, la qualité des preuves pour l'ensemble des résultats attendus a été évaluée comme étant d'une certitude très faible selon le système GRADE modifié.

→  Qualité de l'étude :

Critiques

Extrait de critique de Biggs

« Le groupe ayant reçu du GnRHa à partir de 6 mois a montré une amélioration à 18 mois : le score moyen de l’échelle d’évaluation globale des enfants est passé de 61 à 67. Cette amélioration est statistiquement significative (P < 0,001), comme le souligne l’article. Cependant, ces enfants ont également reçu un soutien psychologique et il est donc injustifié d’attribuer cette amélioration à la suppression de la puberté. La comparaison cruciale est entre les groupes. À 18 mois, le groupe n’ayant pas reçu de GnRHa obtenait en moyenne un score de 63. Comme ce groupe a été sélectionné parmi des enfants ayant des problèmes psychologiques plus graves, il n’est pas surprenant que son score soit inférieur à celui de l’autre groupe. Quoi qu’il en soit, cette différence n’est pas statistiquement significative : un t bilatéral-le test de la différence entre les moyennes des groupes donne P = 0,14, bien au-delà du seuil conventionnel de 0,05. En somme, les échantillons étaient si petits que nous ne pouvons tirer aucune conclusion. Par conséquent, l’article ne fournit aucune preuve que la GnRHa améliore le fonctionnement psychosocial. »


Extrait de critique de Singal

« La méthodologie utilisée ici est totalement incapable d’isoler les effets des bloqueurs de puberté et des hormones. (…)

La taille de l’échantillon est assez faible à la fin de l’étude, en partie parce qu’environ 65 % des sujets disparaissent en cours de route, sans que les auteurs n’expliquent cette chute massive. (…)

L’une des principales mesures utilisées par les chercheurs est l’échelle de dysphorie de genre d’Utrecht, également utilisée par les Néerlandais (Utrecht Gender Dysphoria Scale, UGDS). Les chercheurs indiquent qu’il s’agit de l’une de leurs mesures, fournissent les données de base, et puis… pouf. L’UGDS disparaît de l’article. »

Étude rétrospective

Extrait

« Utilisation des données sur les soins de santé militaires de 2010 à 2018 pour identifier les diagnostics et les visites en soins de santé mentale, ainsi que les prescriptions de médicaments psychotropes chez les jeunes transgenres et de genre divers (TGD) (...)

Parmi les 963 jeunes TGD (âge moyen : 18,2) utilisant des produits pharmaceutiques affirmant le genre, les soins de santé mentale n'ont pas changé de manière significative et les médicaments psychotropes ont augmenté après l'introduction des produits pharmaceutiques affirmant le genre... »

→  Qualité de l'étude : modérée dans la revue systématique de York (2024), hormones

Critique

Leor Sapir,:The Distortions in Jack Turban’s Psychology Today Article on ‘Gender Affirming Care’, Reality’s last stand, 7 octobre 2022, traduit en français, étude 13.

«  Les auteurs de l'étude suggèrent un certain nombre d'explications pour expliquer pourquoi "les visites de soins de santé mentale n'ont pas changé de manière significative et l'utilisation de médicaments psychotropes a augmenté après un traitement pharmaceutique affirmant le genre après ajustement pour les facteurs de confusion potentiels". Parmi eux, la période de suivi était trop courte (1,5 an en médiane) pour tirer des conclusions. Les périodes de suivi dans les études que Turban utilise comme preuve pour les "soins affirmant le genre" ont tendance à être encore plus courtes (par exemple, 11 mois dans l'étude de Kuper). »

Extrait

« Cette étude a examiné une cohorte de jeunes avant le traitement, 1 an après le début du traitement par GnRHa et 1 an après le début du traitement par GAH (hormones sex. croisées) pour comprendre les impacts psychologiques et comportementaux au fil du temps.

38 jeunes orientés en endocrinologie, âgées de moins de 15 ans qui ont reçu un traitement à base de GnRHa suivi d'un traitement hormonal, ont été évaluées dans une étude d'analyse rétrospective. (...)

L'insatisfaction à l'égard des caractéristiques sexuelles primaires (p = 0,02), la dysphorie de genre (p = 0,01) et la motivation sociale (p = 0,04) se sont nettement améliorées au fil du temps. Les comportements d'automutilation et de suicidabilité ont également montré une diminution générale. (..) »

Critique

NHS, lors du processus d’actualisation des preuves des bloqueurs de puberté, janvier 2024 : Clinical policy: puberty suppressing hormones, reprise dans le rapport final Cass Review (avril 2024), p. 186, point 15.39.


Extraits

  • (NHS) : « Le nombre de patients dans cette étude est faible, avec une perte de suivi considérable (c'est-à-dire 109 participants éligibles mais seuls 38 ont fourni des résultats complets, représentant un taux de non-participation de 65 % ».

  • (Cass Review) : « Il a été noté que la tendance à l'auto-mutilation et au suicide montrait une diminution générale. Cependant, il y avait 109 participants éligibles, et parmi les 38 inclus dans l'étude, seuls 11 avaient répondu aux questions sur l'auto-mutilation et le suicide, rendant ainsi cette observation faussée ».

Allen (US, 2019), Well-being and suicidality among transgender youth after gender-affirming hormones, Clinical Practice in Pediatric Psychology

Étude rétrospective

Extrait

« 47 jeunes qui ont reçu des hormones d'affirmation de genre ont été évalués au moins 2 fois : avant le début du traitement et au moins 3 mois après le traitement.

Résultats : Après les hormones d'affirmation de genre, une augmentation significative des niveaux de bien-être général et une diminution significative des niveaux de suicidalité ont été observées.

Conclusion : Ces résultats suggèrent que les hormones d'affirmation de genre sont une intervention médicale précieuse avec des résultats psychosociaux prometteurs pour les jeunes transgenres. »

→ Certitude des preuves : fait partie des 10 études incluses dans le Nice Evidence  Review (2020), hormones. Suite à l'analyse de ces 10 études, la qualité des preuves pour l'ensemble des résultats attendus a été évaluée comme étant d'une certitude très faible selon le système GRADE modifié.

→  Qualité de l'étude : 

  • modérée dans la revue systématique York (2024), hormones (outil utilisé : version modifiée de l'échelle de Newcastle-Ottawa (NOS)).

  • fait partie des études exclues de la revue systématique suédoise, dû à un « haut risque de biais ». (outil pour évaluer le biais : ROBINS-I).

Critique

Léor Sapir, The Distortions in Jack Turban’s Psychology Today Article on ‘Gender Affirming Care’, Reality’s last stand, 7 octobre 2022, étude 4, en français

Extrait

« L’affirmation "augmentations statistiquement significatives du bien-être général et une diminution statistiquement significative de la suicidalité" est vraie, mais, le fait que tous ceux qui ont reçu des hormones aient également reçu une psychothérapie rend impossible de déterminer laquelle des deux interventions (ou les deux ensemble) était responsable de l’amélioration. »

Lopez de Lara (Espagne, 2020), Psychosocial assessment in transgender adolescents, Anales de Pediatría

Étude de cohorte prospective

Extrait

« L'échantillon comprenait 23 cas de personnes transgenres et 30 témoins cisgenres. Les variables de l'étude ont été collectées à T0 (prétraitement) et T1 (après un an d'hormones). (...)

Une amélioration significative (P < .05) a été observée entre T0 et T1 dans le groupe de personnes transgenres en termes de symptômes émotionnels, de problèmes de comportement, de symptômes d'hyperactivité, de conduite pro-sociale, ainsi que dans le degré d'anxiété et de dépression mesuré par le test SDQ-Cas, le STAI et l'échelle BDI-II. »

Certitude des preuves : fait partie des 10 études incluses dans le Nice Evidence  Review (2020), hormones. Suite à l'analyse de ces 10 études, la qualité des preuves pour l'ensemble des résultats attendus a été évaluée comme étant d'une certitude très faible selon le système GRADE modifié.


  Qualité de l'étude : 

  • modérée dans la revue systématique de York (2024), hormones (outil utilisé : version modifiée de l'échelle de Newcastle-Ottawa (NOS)).

  • fait partie des études exclues de la revue systématique suédoise, dû à un « haut risque de biais ». (outil pour évaluer le biais : ROBINS-I).

Critique

Léor Sapir, The Distortions in Jack Turban’s Psychology Today Article on ‘Gender Affirming Care’, Reality’s last stand, 7 octobre 2022, étude 6, en français

Extrait

C’est vrai, mais l’étude avait une très petite taille d’échantillon (seulement 23 dans la cohorte hormonale), s’appuyait sur un échantillon de commodité et ne contrôlait pas les autres contributeurs possibles (non pharmaceutiques) au résultat positif. Les directives d’éligibilité pour participer à cette étude respectaient certaines du protocole néerlandais, mais pas toutes : les candidats n’étaient pas tenus d’avoir eu une dysphorie précoce persistant jusqu’à l’adolescence, mais ils devaient ne présenter aucunes contre-indications psychologiques, comprendre les risques et les avantages des hormones et avoir un "environnement familial très favorable". Les auteurs notent que presque tous les participants avaient un environnement familial "très favorable" et que cet environnement "pourrait expliquer les résultats très favorables observés à 1 an de traitement". L’étude a également utilisé l’échelle de dysphorie de genre d’Utrecht de la même manière problématique que les Néerlandais l’avaient fait [en savoir plus, Abbruzzese, Levine, Mason, janvier 2023, paragraphe IA2] : la conclusion "chaque participant trans avait une dysphorie de genre [au début de l’étude] et aucun n’avait de dysphorie de genre [à la fin de l’étude]" doit donc être prise avec beaucoup de précaution. »

Étude transversale, enquête en ligne

Extrait

« Les données proviennent d’un échantillon non probabiliste en ligne collecté entre octobre et décembre 2020 auprès de 34 759 jeunes âgés de 13 à 24 ans résidant aux États-Unis et identifiés comme LGBTQ" [Données de l'enquête de Trevor Project 2021] (...)

Les résultats confirment l’existence d’une relation entre l’accès au GAHT (hormonthérapie) et des taux plus faibles de dépression et de tendances suicidaires chez les jeunes transgenres et non binaires. »

→  Qualité de l'étude : modérée dans la revue systématique de York (2024), hormones

Critiques

Un parent, A parent responds to TIME article on poorly designed Trevor Project survey, Genspect, 16 décembre 2021

Léor Sapir, The Distortions in Jack Turban’s Psychology Today Article on ‘Gender Affirming Care’, Reality’s last stand, 7 octobre 2022, étude 14, en français

Genspect, Constructive Criticism For Psychology Today, 2 fév. 2022, étude 14


Critique par Sapir

« une étude transversale qui s'est appuyée sur un échantillon de convenance de jeunes recrutés à cette fin [recrutés via des publicités ciblées sur Facebook, Instagram et Snapchat]. Pour l'ensemble de l'échantillon (13-24 ans), la dépression et les idées suicidaires graves se sont améliorées. Pour les âges de 13 à 17 ans en particulier, la dépression s'est améliorée, mais l'amélioration de la tendance suicidaire grave n'a pas atteint la signification statistique et l'amélioration de la tentative de suicide s'est approchée, mais n'a pas atteint la signification statistique. Comme le notent les auteurs : 'la causalité ne peut pas être déduite en raison de la conception transversale de l'étude. Il est possible que ceux qui ont historiquement des taux plus élevés de dépression et de pensées et comportements suicidaires soient également moins en mesure de rechercher ou d'obtenir [une hormonothérapie affirmant le genre]."

Étude transversale avec contrôle

Extrait

« Dans cette étude transversale, les problèmes émotionnels et comportementaux ont été évalués (...) dans un échantillon de 272 adolescents référés à une clinique spécialisée dans l'identité de genre et n'ayant pas encore reçu de traitement médical affirmatif, et comparés à 178 adolescents transgenres recevant des soins affirmatifs comprenant la suppression de la puberté et comparés à 651 lycéens néerlandais cisgenres de la population générale. (...)

Avant le traitement médical, les adolescents référés à la clinique présentaient plus de problèmes internalisants et signalaient une augmentation de l'automutilation/suicidalité et des relations entre pairs moins bonnes par rapport à leurs pairs équivalents en âge. Les adolescents transgenres recevant une suppression de la puberté avaient moins de problèmes émotionnels et comportementaux que le groupe qui venait d'être référé aux soins transgenres et avaient des problèmes similaires ou moins nombreux que leurs pairs cisgenres du même âge dans les domaines du Youth Self-Report. »

→  Qualité de l'étude : haute dans la revue systématique de York (2024), bloqueurs de puberté

Critiques


Critique par Sapir

« Les auteurs n'ont pas contrôlé la psychothérapie confondante. Ils le reconnaissent eux-mêmes : "La présente étude ne peut donc pas fournir de preuves sur les avantages directs de la suppression de la puberté au fil du temps et sur les résultats à long terme pour la santé mentale." »

Étude de cohorte prospective

Extrait

« À des intervalles d'environ 6 mois, les participants ont rempli des questionnaires sur la dépression et la qualité de vie tout en participant à l'intervention endocrinienne. Entre 2013 et 2018, 50 participants qui étaient naïfs à l'intervention endocrinienne ont complété 3 vagues de questionnaires. Les scores moyens de dépression et d'idéation suicidaire ont diminué avec le temps, tandis que les scores moyens de qualité de vie se sont améliorés au fil du temps. En contrôlant les médicaments psychiatriques et la participation à des séances de counselling, l'analyse de régression a suggéré une amélioration avec l'intervention endocrinienne. »

→ Certitude des preuves : fait partie des 10 études incluses dans le Nice Evidence Review (2020), hormones. Suite à l'analyse de ces 10 études, la qualité des preuves pour l'ensemble des résultats attendus a été évaluée comme étant d'une certitude très faible selon le système GRADE modifié.

(exclue du Nice Evidence Review (2020) pour les bloqueurs, car : « Données pour les analogues de GnRH non rapportées séparément des autres interventions ».)


→  Qualité de l'étude :

Critiques

Extrait de critique de Singal

« Lorsque les chercheurs, et c’est tout à leur honneur, ont pris en compte les éléments à prendre en compte, les interventions endocriniennes (c’est-à-dire les bloqueurs et les hormones) n’étaient pas liées à des améliorations statistiquement significatives chez les participants de sexe féminin, soit les deux tiers de l’échantillon (33 femmes et 17 hommes, selon les chercheurs).

(...)

Je suis heureux que les chercheurs aient ventilé les données en fonction du sexe natal (...) Mais une fois qu’ils l’ont fait, ils se sont retrouvés avec presque aucune preuve que ces traitements étaient utiles. Je suppose qu’il y a quelques résultats prometteurs du côté des hommes, mais chez les femmes→hommes, qui représentaient les deux tiers de l’étude ? Il n’y a pratiquement aucune preuve qu’ils aient tiré du bénéfice des bloqueurs ou des hormones. Dans cet échantillon, selon ces méthodes, en moyenne, ils auraient été tout aussi bien lotis en recevant uniquement des conseils et des médicaments (si cela était indiqué) pour leurs symptômes de santé mentale. »

Étude observationnelle prospective : tentative de réplication du Dutch protocol (sur les enfants orientés au service de genre britannique).

Extrait

« Nous avons entrepris une étude observationnelle prospective non contrôlée de la GnRHa en monothérapie chez 44 jeunes (recrutés entre 2011 et 2014) âgés de 12 à 15 ans avec une dysphorie de genre persistante et sévère. 44 patients ont eu des données à 12 mois de suivi, 24 à 24 mois et 14 à 36 mois. (...)

À la fin de l'étude, un a arrêté la GnRHa et 43 (98 %) ont choisi de commencer des hormones intersexuelles. (...)

Il n'y a eu aucun changement par rapport à la valeur initiale à 12 ou 24 mois dans les scores t totaux CBCL ou YSR ou pour les indices d'automutilation à 36 mois. La plupart des participants ont signalé des changements de vie positifs ou une combinaison de changements positifs et négatifs sur la GnRHa. »

Très long délai de publication

  • Selon Biggs (2022) : « Les résultats complets de l'expérience ont été publiés à la suite d'une campagne prolongée impliquant une publicité dans les journaux et à la télévision (par exemple The Telegraph mars 2019), des plaintes adressées au comité d'éthique qui a approuvé la recherche (Health Research Authority,2019), une question parlementaire (Blackwood de North Oxford,2019) et un recours en justice (Bell vs Tavistock NHS Trust, 2020 ) ».

  • Selon l'auteure du Cass Review : « Les résultats préliminaires de l’étude d’intervention précoce de 2015-2016 (...) ont montré l’absence de résultats positifs mesurables, mais n’ont été publiés que le lendemain du jugement Bell contre Tavistock en décembre 2020, et ont finalement été publiés en 2021 ».


Analyse secondaire des données

Des chercheurs (McPherson, Freedman 2023) ont mené une analyse secondaire des données d'études cliniques britanniques, ils ont conclu que :

« Les données indiquent que sur toutes les échelles d'auto-évaluation (YSR) et d'évaluation parentale (CBCL), la majorité des participants ne constatent aucun changement fiable de leur détresse à tous les moments. Entre 15 % et 34 % d'entre eux se détériorent de manière fiable et entre 9 % et 29 % s'améliorent de manière fiable ».

Qualité de l'étude :

Étude transversale avec contrôle

Extrait

« L'étude a examiné les différences dans les symptômes d'intériorisation autodéclarés dans un groupe d'adolescents transgenres (19) recevant de la testostérone (groupe T) par rapport à un groupe similaire de garçons transgenres (23) ne recevant pas testostérone (groupe UT).

Les symptômes d'anxiété généralisée, d'anxiété sociale, de dépression, de suicidaslité et de mécontentement de l'image corporelle ont été mesurés par auto-évaluation et l'activation cérébrale a été mesurée lors d'une tâche de traitement des visages par IRM fonctionnelle.

(...)

La gravité de l'anxiété et de la dépression était significativement plus faible dans le groupe traité par T par rapport au groupe UT, ainsi qu'une tendance à une suicidabilité plus faible. Le groupe T a également signalé moins de détresse face aux caractéristiques corporelles et a montré une connectivité plus forte dans le circuit amygdale-cortex préfrontal par rapport au groupe UT. »

→  Qualité de l'étude : modérée dans la revue systématique de York (2024), hormones


→ Certitude des preuves : fait partie des 2 études inclues dans l'actualisation des revues systématiques anglaises de 2020 (actualisation menée par Zepf 2024). Ceux-ci concluent que : « La sécurité ou la qualité des preuves pour les paramètres examinés ici dans les deux études supplémentaires identifiées sur l'administration d'hormones sexuelles croisées (Grannis et al., 2021 ; Morningstar et al., 2023) peuvent être évaluées comme « faible certitude » selon les critères du GRADE modifié ».

Critiques


Extrait de critique : Zepf et al.

« Une limitation importante concernant l’étude de Grannis et al. (2021) sur l’administration de CSH est qu’aucune correction n’a été apportée pour les tests multiples sur le même ensemble de données (par exemple, dans le cadre d’un ajustement alpha selon la méthode de Bonferroni-Holm ou selon Hommel-Hochberg), ce qui signifie que de fausses significativités positives ne peuvent être exclues. De plus, il n’est pas clair dans quelle mesure les résultats obtenus ici (Grannis et al., 2021), en particulier concernant les variables critiques définies par le NICE, sont réellement attribuables au traitement par testostérone dans le sens de la spécificité des résultats. Les raisons en sont que pour le groupe traité par testostérone, aucune donnée antérieure à l’administration de testostérone n’était disponible, qu’il n’y avait pas de randomisation des groupes et qu’aucune information détaillée sur d’autres interventions ou traitements accompagnants n’est disponible. Il est seulement indiqué que tous les participants avaient reçu un "soutien comportemental affirmatif pour la santé" en raison de leur dysphorie de genre et que tous les participants n’avaient pas encore reçu de PB. Aucune information supplémentaire n’est fournie sur un éventuel suivi psychothérapeutique ou d’autres interventions psychosociales.

 

Dans le groupe traité par la testostérone selon Grannis et al. (2021), 52,63 % ont reçu un traitement antidépresseur ou anxiolytique pharmacologique, tandis que dans le groupe non traité (c’est-à-dire sans administration de testostérone), ce taux était de 78,26 %. Cependant, cette différence dans la proportion de participants à l’étude recevant un traitement psychopharmacologique entre le groupe traité par la testostérone et le groupe non traité n’était pas statistiquement significative (niveau de signification de p < 0.01). Ainsi, en raison de la proportion de participants à l’étude recevant un traitement psychopharmacologique concomitant, on peut supposer une charge psychique cliniquement pertinente chez plus de la moitié des participants des deux groupes, et les effets du traitement psychopharmacologique prescrit sur les variables étudiées ne peuvent pas être exclus. En raison des limitations décrites ici, la spécificité des résultats de Grannis et al. (2021) est incertaine et l’échantillon d’étude est limité en termes de taille. De plus, il n’est pas possible d’exclure les éventuels effets antidépresseurs directs (ou éventuellement additifs) dus à l’administration de testostérone dans le groupe déjà traité par la testostérone. À la lumière de l’étude de Grannis et al. (2021), aucune nouvelle déclaration concernant l’administration de testostérone chez les adolescents souffrant de dysphorie de genre ne peut être faite en tenant compte des critères PICO définis par le NICE. »








À noter : l'organisation Do No Harm publie un guide « Principales études pédiatriques sur le genre, principaux défauts » (sept. 2024). Il expose les études les plus influentes utilisées pour soutenir la transition médicale des enfants. Il est disponible en français par l'Observatoire de la Petite Sirène.

Guide sur les principaux défauts des études sur la dysphorie de genre chez les mineurs

Détransition

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