Le Dr Hilary Cass, ancienne présidente du Royal College of Pediatrics and Child Health, a piloté et rédigé le rapport final du Cass Review, examen indépendant des services d'identité de genre pour les enfants et jeunes Angleterre, dont le rapport final a été publié en avril 2024.
Il s'appuie sur sept revues systématiques commandées à l’Université de York, une enquête sur les pratiques internationales, une étude qualitative sur les expériences des patients, et le point de vue de familles et cliniciens.
Ci-dessous, des extraits de 2 éditoriaux qu'elle a rédigé, publiés en septembre 2024 dans le journal de Child and Adolescent Mental Health et The British Journal of Psychiatry.
Child and Adolescent Mental Health 29, N° 3, sept. 2024, p. 311–313
Extraits (la police en gras est rajoutée par l'auteure du blog)
(...) Les controverses entourant ce groupe de jeunes ont déresponsabilisé les professionnels locaux, qui ont perdu confiance en leur capacité à à leur prodiguer des soins. (...) Dans cette perspective éditoriale, comme dans mon examen [Cass Review], je me concentrerai sur ce que l’on sait de la population, sur les preuves qui sous-tendent l’intervention clinique et sur la manière dont les professionnels de la santé peuvent aborder les soins. (...)
La population a changé
(...) La composition des cas a également changé, une majorité de femmes enregistrées à la naissance se présentant au début de l'adolescence, avec des difficultés complexes supplémentaires, notamment des antécédents de traumatisme ou d'expériences défavorables dans l'enfance, de dépression, d'anxiété, de neurodiversité et une série de problèmes psychosociaux. (...)
Deux vérités peuvent coexister : une minorité de jeunes se présentant au NHS aura une identité trans durable et tirera bénéfice d'une transition médicale tandis qu'une majorité résoudra sa détresse liée au genre par d'autres moyens. (...)
Certains ont eu une identité de genre fluide durant une longue période, ce qui est cohérent avec les rapports selon lesquels la « non-conformité au genre » diminue vers le milieu de la vingtaine (Rawee, Rosmalen, Kalverdijk et Burke, 2024 ), soulignant le défi de déterminer le meilleur moment pour intervenir avec des traitements potentiellement irréversibles. (...)
Les preuves
Conséquences pour les soins aux patients
The British Journal of Psychiatry, sept. 2024, publié en ligne par Cambridge University Press
Extraits (la police en gras est rajoutée par l'auteure du blog)
Les revues systématiques sont les plus vastes et les plus complètes à ce jour. L'utilisation d'une stratégie de recherche unique dans toutes les revues était plus inclusive que toutes les revues systématiques précédentes, capturant 237 articles provenant de 18 pays et fournissant des informations sur un total de 113 269 enfants et adolescents. (...)
Au total, les personnes chargées de l’examen ont rencontré plus de 1 000 personnes, certaines lors de réunions individuelles, d’autres lors de réunions sur mesure.
(...)
Le défi réside dans l’absence d’un moyen fiable de prédire la trajectoire d’un individu et donc la bonne approche en matière de traitement.
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La revue systématique de l'Université de York n’a trouvé aucune preuve que les bloqueurs de puberté améliorent l’image corporelle ou la dysphorie, et très peu de preuves de résultats positifs en matière de santé mentale, qui, sans groupe témoin, pourraient être causés par l’effet placebo ou un soutien psychologique concomitant. En effet, étant donné que les poussées hormonales font partie intégrante de la puberté et sont connues pour entraîner des fluctuations de l’humeur et la dépression, il n’est pas surprenant que le blocage de ces poussées puisse atténuer la détresse et améliorer le fonctionnement psychologique à court terme chez certains jeunes.
(...)
la capacité de consentement ne constitue qu'une partie du processus qui sous-tend le consentement éclairé.
Les cliniciens (...) doivent procéder à une évaluation adéquate pour déterminer si le médicament répond aux besoins du patient. Cette tâche est d'autant plus difficile dans ce domaine que nous ne disposons pas de bons outils prédictifs pour déterminer quels jeunes bénéficieront d'une intervention médicale et lesquels n'en bénéficieront pas.
Le clinicien doit également s'assurer que le patient est pleinement informé des risques et des avantages de l'intervention et, encore une fois, la faiblesse des données probantes complique sa tâche de fournir au patient des informations fiables.
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