Études/Articles sur la détransition
- Magali Pignard
- 27 août 2024
- 38 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 avr.
Recensement non exhaustif d'études dans ce domaine, actualisé régulièrement.
Terminologie
Signification des termes reliés à la détransition, selon Exposito-Campos et al., 2023, Gender detransition: A critical review of the literature
Détransition
Procédure consistant à arrêter ou à inverser les changements sociaux, médicaux et/ou administratifs réalisés lors d'une transition de genre, que ce soit partiellement ou complètement, temporairement ou définitivement.
Lorsqu'il s'agit de la cessation d'une identité transgenre, cela peut être appelé "détransition primaire" ou détransition "avec désistement d'identité".
Si cela n'implique pas la cessation d'une identité transgenre, cela peut être qualifié de "détransition secondaire" ou détransition "sans désistement d'identité".
Regret
État émotionnel négatif associé aux changements sociaux, médicaux et/ou administratifs réalisés lors d'un processus de transition de genre. Ce terme est utilisé comme synonyme de détransition, bien qu'ils ne coïncident pas toujours (il existe des détransitions sans regret et des regrets sans détransition).
Désistance
Terme actuellement utilisé pour décrire les individus qui cessent de s'identifier comme transgenres avant de subir un processus de transition médicale. Cela n'implique pas nécessairement une rémission de la dysphorie de genre. Dans la littérature scientifique, il a été utilisé pour décrire la rémission diagnostique de la dysphorie de genre d'apparition infantile autour de la puberté, avant toute intervention sociale ou médicale.
Interruption/Cessation/Termination
Arrêt des aspects sociaux et/ou médicaux d'un processus de transition de genre. Cela peut être accompagné ou non de la cessation d'une identité transgenre. Parfois, ce terme est utilisé comme équivalent à détransition. Cependant, certains suggèrent de le réserver uniquement aux cas de "détransition secondaire" ou de détransition "sans désistement d'identité".
Réversion/Inversion
Processus par lequel une personne revient à son identité de genre ou à sa présentation de genre d'avant la transition, que ce soit par des moyens sociaux, médicaux et/ou administratifs. Cela peut décrire :
le retour à une vie sociale/légale conforme au sexe de naissance ; ou
le fait de subir un traitement médical conforme au sexe de naissance pour inverser les changements physiques survenus lors d'un processus de transition de genre.
Disenditification/Réidentification
Processus par lequel une personne cesse de s'identifier comme transgenre (disidentification) ou se réidentifie avec son sexe de naissance (réidentification). Cela équivaut à une "détransition primaire" ou à une détransition "avec désistement d'identité".
Retransition
Processus de redémarrage ou de reprise d'une transition de genre précédemment arrêtée ou inversée. Dans certains contextes, il est utilisé comme synonyme de détransition.
📖 Extraits de témoignages de personnes ayant détransitionné.
Articles de médias ou articles d'opinion
Pablo Expósito-Campo, janv. 2021, A Typology of Gender Detransition (...)
A Typology of Gender Detransition and Its Implications for Healthcare Providers, Arch Sex Behav., article relu par les pairs
Conclusion : "Face à une personne qui décide de détransitionner, les cliniciens doivent toujours adopter une attitude compatissante et sans jugement. La détransition peut être aussi difficile que la transition en raison du manque de compréhension de la société, de l'isolement social, de la peur, de la honte, des traumatismes et du manque de réponses et de ressources pour ceux qui empruntent cette voie. Même lorsque la personne n'a subi qu'une transition sociale, le retour à la vie selon son sexe de naissance peut être gênant."
Irwig, juin 2022, Detransition among transgender people (...)
Detransition among transgender people and gender diverse - an increasing and increasingly complex phenomenon, JCEM the Journal of Endocrinology & Metabolism, article relu par les pairs
Extrait. "Le manque de données sur les détransitions et regrets est dû au fait de l'important taux de personnes TG (transgenres) n'étant plus suivies (36 %). Un sondage effectué en ligne auprès de détransitionneuses a montré le manque de prise en compte de leurs besoins en santé mentale et le défaut d'informations sur les traitements hormonaux. La principale raison de détrans est que le diag de GD (Dysphorie de Genre) était en rapport avec d'autres troubles mentaux : dépression (70 %), anxiété (63 %), SSPT (33 %), TDAH (24 %), TSA (20 %), TCA (19 %), troubles du comportement (17 %). Compte tenu de l'actuel modèle de soins, moins restrictif qu'auparavant (affirmative care & informed consent), il est très probable que le nombre de détrans/regrets augmente."
Reuters, déc. 2022 Why detransitioners are crucial (...)
Why detransitioners are crucial to the science of gender care, Reuters
Témoignages de : Robert MacKinnon (homme trans ayant mené une étude sur les détrans), Marcy Bowers (présidente WPATH).
6 études à la loupe : Dehjne, Wiepjes,van der Loos, Butler, Robert et Turban ; les taux de détransition vont de 1 à 25 %..
Extrait. "Pour cet article, Reuters s'est entretenu avec 17 personnes qui ont commencé la transition médicale alors qu'elles étaient mineures et ont déclaré qu'elles regrettaient maintenant une partie ou la totalité de leur transition. Beaucoup ont dit qu'ils n'avaient réalisé qu'après la transition qu'ils étaient homosexuels, ou qu'ils avaient toujours su qu'ils étaient lesbiennes ou gays, mais qu'ils estimaient, à l'adolescence, qu'il était plus sûr ou plus souhaitable de passer à un genre qui les rendait hétérosexuels. D'autres ont déclaré que les abus sexuels ou les agressions les avaient poussés à quitter le sexe associé à ce traumatisme. Beaucoup ont également déclaré avoir des problèmes d'autisme ou de santé mentale tels que le trouble bipolaire qui compliquaient leur recherche d'identité à l'adolescence. Aucune étude à grande échelle n'a suivi les personnes qui ont reçu des soins de genre à l'adolescence pour déterminer combien sont restées satisfaites de leur traitement en vieillissant et combien ont finalement regretté d'avoir fait la transition."
Jorgensen, juin 2023, Transition Regret and Detransition (...)
Transition Regret and Detransition: Meaning and Uncertainties, Archives of Sexual Behavior, article relu par les pairs
Extrait. "Bien que des données récentes aient mis en lumière une gamme complexe d'expériences qui conduisent les gens à la détransition, la recherche en est encore à ses balbutiements. On sait peu de choses sur les besoins médicaux et mentaux de ces patients, et il n'existe actuellement aucune orientation sur les meilleures pratiques pour les cliniciens impliqués dans leurs soins."
Cohn, juin 2023, The Detransition Rate Is Unknown
The Detransition Rate Is Unknown, Archives of Sexual Behavior, article relu par les pairs
Analyse des études sur les détransition fréquemment citées dans les médias, identification des limites.
Extrait. "Les taux extrêmement bas sont basés sur des études comportant des défauts qui compromettent la fiabilité de leurs taux rapportés, ou se réfèrent à une population aux caractéristiques très différentes du grand nombre de jeunes qui envisagent ou subissent une intervention médicale aujourd'hui. Plus précisément, les résultats ne doivent pas être mesurés trop tôt, les perdus de vue devraient être faibles, et les mesures et définitions de regret ou de détransition devrait être appropriée. De plus, les taux rapportés doivent correspondre à un échantillon qui n'est pas biaisé ou autrement non représentatif ou non pertinent pour le cas d'intérêt. (...) De nombreuses études sur le regret et la détransition peuvent être facilement considérées comme produisant des taux non fiables simplement en tenant compte du temps de suivi et de la perte de suivi."
Études incluses dans le tableau 2 de l'article :
Dhejne et al (2014) ;
Wiepjes et al. (2018) ;
Davies et al. (2019) ;
Hall et al. (2021) ;
Narayan et al. (2021) ;
Turban et al. (2021) ;
Boyd et al. (2022) ;
Roberts et al., 2022 ;
Tang et al. (2022) ;
van der Loos et al. (2022) ;
Jedrzejewski et al. (2023)
MacKinnon, Expósito-Campos, Gould, juin 2023, Detransition needs further understanding (...)
Detransition needs further understanding, not controversy, BMJ, article relu par les pairs
"Kinnon MacKinnon et ses collègues appellent à des recherches solides et sensibles pour éclairer les services complets de soins de genre pour les personnes en transition".
Extrait.
"Le manque de certitude dans les données probantes et les limites méthodologiques telles que l'échantillonnage non probabiliste ou l'analyse des résultats à court terme des soins de genre entraînent une difficulté d'estimer la prévalence de la détransition et de décrire cette population. (...) Des études utilisant des analyses rétrospectives de notes de cas, des enquêtes ou des entretiens qualitatifs suggèrent que les neurodivergences et les défis de santé mentale complexes sont associés à la détransition, justifiant une étude plus approfondie.
Le recours à des périodes de suivi courtes de 1 à 2 ans dans la recherche sur les soins de genre risque de manquer des personnes en détransition, qui surviennent généralement plusieurs années après des interventions médicales ou chirurgicales. Des études montrent que l'intervalle entre la transition et la détransition varie de quelques mois à plusieurs décennies, il est donc nécessaire de disposer d'un suivi d'au moins 5 à 10 ans après les interventions pour obtenir des estimations précises de l'arrêt du traitement ou de la détransition.
Enfin, il est crucial d’éviter de tirer des conclusions définitives sur les résultats des soins en matière de genre en se basant uniquement sur la sous-population de patients qui maintiennent un suivi régulier avec leur clinique.
En effet, une étude qualitative menée auprès de 28 adultes canadiens ayant déjà arrêté, modifié ou inversé une transition de genre révèle des comportements d’évitement des soins de santé au moment de la détransition.
Messages clé :
Les services de recherche et de soins ont négligé les personnes qui détransitionnent.
Des besoins de santé physique et mentale non satisfaits sont fréquemment signalés parmi la population détrans.
Les études à court terme sur la transition peuvent avoir involontairement exclu et effacé la détransition.
Des recherches solides sont nécessaires pour éclairer le développement de connaissances précises, de directives de pratique et de services de soins pour soutenir les personnes en transition."
Jorgensen, juin 2023, Iatrogenic Harm in Gender Medicine
Iatrogenic Harm in Gender Medicine, Archives of Sexual Behavior, article relu par les pairs
Extrait. "Aucune étude à grande échelle n'a suivi à long terme les personnes qui ont fait la transition à l'adolescence, et dans une enquête, seulement 24 % des personnes qui ont détransition ont déclaré être retournées à leur clinique de genre pour les informer de leur détransition (Littman, 2021). Les études décrivant de faibles taux de regret se sont largement concentrées sur les personnes qui ont fait la transition à l'âge adulte à une époque où de nombreuses autres garanties étaient en place".
MacKinnon et al., nov. 2023, Exploring the gender care experiences (...)
Cet article concerne l'étude de MacKinnon et al. de juillet 2022 sur JAMA Network Open : l'étude analyse des entretiens avec 28 canadiens détrans menés entre octobre 2021 et janvier 2022. Cet article vise à 'explorer qualitativement leurs expériences de soins et leurs perspectives".
Barbee, Hassan, Liang, déc. 2023, Postoperative Regret Among Transgender (...)
Postoperative Regret Among Transgender and Gender-Diverse Recipients of Gender-Affirming Surgery, JAMA Surg, article relu par les pairs
Extrait. "Ce taux de regret chirurgical chez les patients TGD semble être considérablement inférieur aux taux de regret chirurgical après des procédures similaires au sein de la population plus large, y compris les individus cisgenres. En fait, une revue systématique a révélé que la prévalence moyenne du regret chirurgical était de 14,4 % parmi toutes les études de recherche analysées, ce qui, selon les auteurs, était relativement faible.. En plus d'expliquer pourquoi les personnes TGD et cisgenres peuvent signaler différents niveaux de regret chirurgical, nous décrivons comment la recherche, les soins de santé et les politiques publiques peuvent appliquer une approche fondée sur des données probantes pour répondre aux besoins de santé de diverses populations."
NY times, fév. 2024, As Kids, They Thought They Were Trans (...)
As Kids, They Thought They Were Trans. They No Longer Do, NY Times, traduit en français
Extrait : "Les détransitionneurs affirment que seuls les médias conservateurs semblent s'intéresser à raconter leurs histoires, ce qui les expose à des attaques en tant qu'outils malheureux de la droite, ce qui a frustré et consterné chaque détransitionneur que j'ai interviewé. Ce sont des personnes qui étaient autrefois des enfants s'identifiant comme trans que tant d'organisations disent essayer de protéger - mais lorsqu'ils changent d'avis, disent-ils, ils se sentent abandonnés.
La plupart des parents et cliniciens essaient simplement de faire ce qu'ils pensent être le mieux pour les enfants concernés. Mais les parents ayant des doutes sur le modèle actuel de soins sont frustrés par ce qu'ils voient comme un manque d'options."
Revues systématiques/Revues de littérature
Bustos et al., 2021, Regret after Gender-affirmation Surgery
Regret after Gender-affirmation Surgery: A Systematic Review and Meta-analysis of Prevalence, Plastic and Reconstructive Surgery Global Open. Revue de de 27 études, regroupant au totale 7 928 patients transgenres ayant subi tout type de chirurgie.
Critiques :
JL Cederblom, chercheur indépendant : At what point does incompetence become fraud?, Médium, 2 janvier 2022
Exposito-Campos et D'Angelo dans une lettre à l'éditeur, novembre 2021
Cohn : The Detransition Rate Is Unknown, Archives of Sexual Behavior, juin 2023
Jesse Singal dans l'article « The media is spreading bad trans science », Unherd, 28 avril 2023 [traduction en français] ,
Bewley dans une lettre à l’éditeur, septembre 2022
Alleva, Loss to Follow-Up and Transition Regret, Some Nuance, Please, 3 mai 2023
Voir également : le Vrai ou faux sur la détransiton
Conclusion. "Sur la base de cette revue, il existe une prévalence extrêmement faible de regret chez les patients transgenres après une chirurgie d'affirmation de genre."
Critique, par Cederblom : "Le tableau 2 comporte 10 colonnes et, d'une manière ou d'une autre, Bustos et al. ont réussi à mettre des données erronées dans huit d'entre eux pour Wiepjes et al. (..) Si l'on inclut les incohérences et les notes de bas de page erronées, le nombre approche les 50 — pour un seul tableau ! Il y a des erreurs dans chaque colonne et pour 19 des 27 articles. L'erreur la plus fréquente est que Bustos et al. affirme que les données n'étaient « pas spécifiées » dans un document alors qu'elles l'étaient en réalité. Par exemple dans Landén et al. (qu'ils appellent ici Laden) le sex-ratio est clairement fourni mais est répertorié comme non spécifié dans la revue, l'une des dizaines de ce type d'erreur. (...) Les tailles d'échantillon erronées sont accrocheuses, mais le plus fondamental est peut-être leur mauvaise déclaration de « l'outil d'évaluation », la façon dont le regret a été mesuré dans ces articles."
Critique de Expósito-Campos et D'Angelo dans une lettre à l'éditeur : "Les conclusions de leur revue systématique et de leur méta-analyse sont discutables en raison des limites de leurs méthodes et des lacunes des études sélectionnées" (...) les auteurs ont passé sous silence de nombreuses études pertinentes, dont l'une des plus connues (Dhejne et al., 2014). Une étude a été incluse de manière inappropriée car elle n'enquêtait que sur le regret concernant le choix de la procédure chirurgicale, et non sur la chirurgie elle-même. (...) il existe d'importantes erreurs d'extraction de données, conduisant à des conclusions erronées. (...) De nombreuses études incluses avaient des participants avec des périodes de suivi de seulement 1 ou 2 ans après la transition chirurgicale. Aucun ne semble avoir une période de suivi suffisamment longue pour identifier de manière fiable le regret. (...) Bustos et al. reconnaissent « un risque de biais modéré à élevé dans certaines études ». En fait, cela concerne 23 des 27 études. (...) La cohorte présentant aujourd'hui une dysphorie de genre est sensiblement différente de la cohorte présentant pendant les périodes de recherche des études incluses."
Critique de Cohn : "Avec un choix prudent de 8 ans de suivi minimum pour la chirurgie, toutes les études incluses dans une récente méta-analyse du regret chirurgical par Bustos et al. (2021) sont inadéquates en raison d'une perte de suivi excessive, d'une durée de suivi trop courte pour certains patients, ou des deux."
Exposito-Campos et al., 2023, Gender detransition: A critical review of the literature
Gender detransition: A critical review of the literature, Actas Espanolas de Psiquiatria
Recherche systématique dans 7 bases de données entre 2010 et 2022; 138 enregistrements, dont 37 % étaient des études empiriques et 38,4% ont été publiées en 2021. Les résultats d'analyse ont été organisés en utilisant un diagramme de flux selon la méthode PRISMA.
Extrait : "Les estimations de prévalence diffèrent selon les critères utilisés, étant plus faibles pour la détransition/le regret (0-13,1 %) que pour l'arrêt des soins/traitements médicaux (1,9 %-29,8 %), et pour la détransition/le regret après la chirurgie (0-2,4 %) que pour la détransition/le regret après le traitement hormonal (0-9,8 %). (...) La détransition de genre est une réalité complexe, hétérogène, peu étudiée et mal comprise. Une étude systématique et une approche du sujet sont nécessaires pour comprendre sa prévalence, ses implications et sa gestion d'un point de vue de la santé.
Thornton, Edalatpour, Gast, 2024, A systematic review of patient regret after surgery (...)
A Systematic Review of Patient Regret After Surgery- A Common Phenomenon in Many Specialties but Rare Within Gender-Affirmation Surgery, American Journal of Surgery
Extrait
"Comparer le regret après une GAS (Gender-Affirmation Surgery), au regret après des opérations de chirurgie plastique et à d'autres décisions majeures de la vie est une approche novatrice qui peut fournir un aperçu de l'ampleur du problème.
Une revue systématique (…) a été menée pour étudier les regrets après des opérations de chirurgie plastique courantes.
Trois revues de littérature distinctes ont été réalisées sur :
les regrets après GAS,
les regrets après des opérations électives [intervention planifiée qui n'est pas urgente].
regrets après des décisions importantes dans la vie
55 articles examinant les regrets après la chirurgie plastique ont été inclus (dans la revue systématique). (…)
Lorsque l'on compare le regret après la chirurgie de réassignation de sexe au regret après d'autres chirurgies et décisions majeures dans la vie, le pourcentage de patients éprouvant du regret est extrêmement faible."
Études concernant la chirurgie de réassignation sexuelle inclus dans la revue : Wiepjes et al., 2018 ; Bustos et al., 2021 ; Narayan et al., 2021 ; Bruce et al., 2023 ; 2022 USTS Early Insight report.
Critiques
Cederblom, Another day, another blatantly false piece of academic writing on transition regret, Medium, 28 avril 2024
Sapir, fil Twitter, 26 avril 2024
Extrait des critiques
[Sapir] Les auteurs n'évaluent pas de manière critique toutes les études ni ne notent les preuves - composants essentiels d'une revue systématique fiable. Ils n'abordent pas non plus d'autres articles évalués par des pairs comme J. Cohn, « The Detransition Rate Is Unknown » (2023), qui fournissent des évaluations critiques de la littérature existante. Ils concluent que les chirurgies de modification des caractères sexuels dramatiques, y compris sur les organes génitaux, ont des taux de regret BEAUCOUP plus faibles que les procédures électives courantes et les « décisions de vie non chirurgicales » telles que se faire tatouer ou avoir des enfants.
Il s'agit ni plus ni moins d'une fraude académique facilitée par une revue médicale évaluée par des pairs.
1. Wiepjes et al., 2018. [Cette étude est critiquée dans le détail en français dans l’article Vrai/Faux sur la détransition]
[Cederblom] (…) Les auteurs affirment que Wiepjes et al., 2018, ont mesuré les rapports faisant état de « regrets après une chirurgie d’affirmation de genre ». C'est faux, car l'étude nécessitait d'abord une détransition hormonale, l'arrêt du traitement aux hormones sexuelles croisées et le retour à vos hormones sexuelles natales, dans la même clinique. Chaque fois que les auteurs décrivent cela comme mesurant uniquement le « regret ressenti », ils ne disent pas la vérité.
De plus, le nombre de personnes interrogées pour cette définition assez spécifique du regret n'était pas 6 793 mais 2 627. Je ne sais pas exactement quel est le but exact d'indiquer le nombre de personnes qui ont visité la clinique, y compris celles qui n'ont jamais fait de transition, mais cela gonfle certainement le nombre.
2. Bustos et al., 2021. [Cette étude est critiquée dans le détail en français dans l’article Vrai/Faux sur la détransition]]
[Cederblom] Bustos et al., 2021, rassemble tous les grands succès de la pseudoscience du genre (…). Une incapacité à même copier-coller des chiffres est ce avec quoi nous avons affaire ici (…) Quoi qu'il en soit, parmi les 7 928 personnes prétendument incluses, au moins 3 400 n'ont été en aucun cas enquêtées pour le regret. Comme mentionné précédemment, encore 2 627 avaient une exigence selon laquelle vous deviez détransitionner hormonalement pour être considéré comme regrettant. (…). Si vous parcourez les articles et additionnez le nombre de personnes qui ont été explicitement interrogées sur les regrets (de quelque manière que ce soit), vous obtenez environ 1 300. Avec une perte de suivi inconnue, souvent un suivi très court, et aucune uniformité dans la manière dont ils ont été interrogés.
[Sapir] : les conclusions de la revue systématique Bustos, qui ont été vivement critiquées pour leur risque de biais, leurs définitions très restrictives du regret : la plus grande étude de source (Wiepjes et al. 2018). n'aurait pas classé Chloe Cole [détransitionneuse n’ayant pas eu de gonadectomie, et attaquant son prestataire de santé en justice] comme ayant des regrets, et d'autres problèmes méthodologiques. Ils citent également indépendamment cette étude source.
3. Narayan et al., 2021
[Cederblom] Une enquête anonyme menée auprès des participants aux conférences WPATH ou USPATH, avec 70 % de non-répondants (assez catastrophique compte tenu de la population), leur demandant d'estimer le nombre de patients qu'ils ont opérés (entre 18 125 et 27 325) et combien de patients ils ont « rencontrés » (ce que cela signifie ?) qui ont « regretté leur transition de genre » (ouvert à une large gamme d'interprétations) n'est pas une approche très sérieuse.
[Sapir] (…) ignorant les preuves selon lesquelles les détransitionneurs peuvent ne pas revenir vers les médecins qui leur ont causé du tort.
4. Bruce et al., 2023
[Cederblom] Bien sûr, un suivi moyen de 3,6 ans est inférieur à celui de la plupart des études sur le temps moyen de regret, et un taux de non-réponse de 40 % constitue un problème. Il s'agit également exclusivement de la suite d'une mastectomie, et il semble très plausible que cela procure (au moins) un soulagement à court terme de la détresse liée à la poitrine.
[Sapir] un âge médian à la chirurgie de 27 ans et un suivi médian de 3,6 ans (peu importe que les auteurs notent que dans l'étude de Wiepjes, le temps moyen jusqu'au regret était de presque 11 ans).
5. Le rapport USTS Early Insight 2022 (US Transgender Survey)
[Cederblom] Il s'agissait d'une enquête en ligne anonyme recrutant des participants via des groupes de défense, et décrite comme "une enquête pour les personnes trans, par les personnes trans".
[Sapir] L'enquête (…) a explicitement exclu ceux qui s'identifiaient autrefois comme transgenres ou de genres divers mais ne le font plus (c.-à-d., les désisteurs et ceux qui regrettent).
Quelques études rapportant des taux de détransition, regret, arrêt du traitement hormonal
→ En pdf téléchargeable : Tableau 3 : "Prévalence de la détransition/du regret" inclu dans la revue critique de littérature d'Exposito-Campos et al., 2023
2,2 % (regret) Dhejne et al., 2014, An Analysis of All Applications for Sex Reassignment (...).
An Analysis of All Applications for Sex Reassignment Surgery in Sweden, 1960–2010: Prevalence, Incidence, and Regrets, Arch. of. Sex. Behav..
Analyse sur une période de 50 ans (1960-2010) des 767 personnes qui ont demandé un changement de sexe légal et chirurgical.
Conclusion : "Il y a eu 15 demandes de regret correspondant à un taux de regret de 2,2 % pour les deux sexes. Il y a eu une diminution significative des regrets sur la période de temps."
Limites, par Reuters : "Les auteurs ont déclaré que le taux de regret des patients au cours de la dernière décennie examinée, de 2001 à 2010, pourrait avoir augmenté avec le temps. "La dernière période est encore indécise puisque le délai médian jusqu'à la demande d'annulation était de 8 ans", selon l'étude.
Beaucoup moins d'adolescents ont reçu des soins médicaux d'affirmation de genre avant 2010. De plus, la phase d'évaluation des patients de l'étude était beaucoup plus longue que ce que Reuters a trouvé dans la plupart des cliniques de genre pour les jeunes aux États-Unis aujourd'hui. Selon l'étude, les spécialistes des soins de genre en Suède ont effectué environ un an d'évaluation avant de recommander un traitement."
> 1 % (regret) Wiepjes et al., 2018, The Amsterdam Cohort of Gender Dysphoria Study (1972-2015)
The Amsterdam Cohort of Gender Dysphoria Study (1972-2015): Trends in Prevalence, Treatment, and Regrets, J Sex Med. Les dossiers médicaux de toutes les personnes (6 793 personnes) qui ont fréquenté la clinique d'identité de genre d'Amsterdam de 1972 à 2015 ont été examinés rétrospectivement.
Critiques
Reuters : Why detransitioners are crucial to the science of gender care, décembre 2022
Cohn : The Detransition Rate Is Unknown, Archives of Sexual Behavior, juin 2023
SEGM : Gender-Dysphoric Adolescents and Gender Transition Regret: What We Don't Know, 2 nov. 2021
Voir également : le Vrai ou faux sur la détransiton
Conclusion. "Le pourcentage de personnes qui ont regretté une gonadectomie est resté faible et n'a pas montré de tendance à augmenter"
Critique par Our Duty : "Cette étude présentait des limites importantes et ne peut pas être utilisée comme référence pour la cohorte actuelle :
Tous les participants à l'étude étaient des adultes et ceux qui avaient une importante dysphorie de genre pré-pubère.
La définition du « regret » exclut la plupart des détransitionneurs . L'étude comprenait :
UNIQUEMENT ceux dont les testicules ou les ovaires ont été retirés ;
UNIQUEMENT ceux qui ont repris les hormones sexuelles natales ;
UNIQUEMENT ceux qui sont retournés chez le fournisseur de soins de santé d'origine - la plupart n'informent pas leur fournisseur d'origine qu'ils ont détransitionné.
L'étude N'INCLUT PAS :
ceux qui se sont suicidés ou ceux qui sont décédés à la suite de complications liées au traitement lié au genre ;
ceux qui regrettent les bloqueurs de la puberté, les hormones sexuelles croisées, la mastectomie ou l'augmentation mammaire.
20% ont été perdus de vue."
Limites constatées par Reuters : "Les personnes traitées au cours de la dernière décennie de l'étude peuvent signaler des regrets plus tard. "Dans notre population, le temps moyen pour regretter était de 130 mois, il est donc peut-être trop tôt pour examiner les taux de regret chez les personnes qui ont commencé (l'hormonothérapie) au cours des 10 dernières années", ont écrit les auteurs."
Limites par Cohn : "[limites mentionnées dans le tableau 2] : Temps de suivi inconnu, Perte de suivie inconnue, Méthode de recherche, Échantillon : patients actifs de la clinique.] (...) La présentation tardive mal comprise (début à l'adolescence, souvent avec des comorbidités) domine la vague actuelle de cas. De plus, la sélection de caractéristiques qui ne peuvent pas être mesurées à l'avance, par exemple les études de regret ou de détransition ne comprenant que ceux qui continuent à fréquenter une clinique de genre (Davies et al., 2019 ; Wiepjes et al., 2018) manque des classes entières de personnes ayant des regrets ou qui ont effectué une détransition et qui ne rentrent pas dans ces catégories (ceux qui arrêtent le traitement sans annoncer leur regret à leur clinique).
0,47 % (détransition) Davies et al., 2019, Detransition Rates in a National UK (...)
Detransition Rates in a National UK Gender Identity Clinic, 3ème Conférence Biennale EPATH : Inside Matters. Sur le droit, l'éthique et la religion, p. 139/153. Analyse des enregistrements des cliniques d'identité de genre, allant d'août 2016 à août 2017. Enregistrements sur une période d'un an/Analyse des enregistrements électroniques pour les mots liés à la détransition ou au regret, plus examen par les auteurs.
Conclusion : "Dans cette étude, il y avait 3 398 patients, 16 ont mentionné le regret ou la détransition. 12 attribuent cela à la pression sociale, et seulement 3 ont détransitionné sans intention de refaire la transition."
Limites par Cohn : "[limites mentionnées dans le Tableau 2] : Temps de suivi inconnu, Perte de suivie inconnue, Méthode de recherche, Échantillon : patients actifs de la clinique.] (...) La présentation tardive mal comprise (début à l'adolescence, souvent avec des comorbidités) domine la vague actuelle de cas. De plus, la sélection de caractéristiques qui ne peuvent pas être mesurées à l'avance, par exemple les études de regret ou de détransition ne comprenant que ceux qui continuent à fréquenter une clinique de genre (Davies et al., 2019 ; Wiepjes et al., 2018) manque des classes entières de personnes ayant des regrets ou qui ont effectué une détransition et qui ne rentrent pas dans ces catégories (ceux qui arrêtent le traitement sans annoncer leur regret à leur clinique)."
0,2-0,3 % (regret) Narayan et al., 2021, Guiding the conversation - types of regret (...)
Guiding the conversation - types of regret after gender-affirming surgery and their associated etiologies, Annals of translationnal medicine.
Étude comprenant : Enquête envoyée à 154 chirurgiens inscrits à la conférence 2016 de la WPATH et à la conférence 2017 de l'USPATH concernant le regret des patients et les demandes de chirurgie d'inversion ; une revue de la littérature sur le sujet du regret ; un avis d'experts consensuel. 30 % des chirurgiens ont répondu à l'enquête.
Conclusion. "57 % des chirurgiens ont rencontré au moins un patient qui a exprimé des regrets, avec un total de 62 patients exprimant des regrets (0,2 à 0,3 %). Les étiologies du regret étaient variées et classées comme suit : (I) vrai regret lié au sexe (42 %), (II) regret social (37 %) et (III) regret médical (8 %).
Limites par Cohn :
"[limites mentionnées dans le Tableau 2] : Temps de suivi inconnu, Perte de suivi inconnue, Type de mesure de regret (...) Narayan et al. (2021) ont envoyé une enquête à un groupe de chirurgiens en leur demandant combien de fois ils avaient eu des patients exprimant des regrets ; le taux de regret a ensuite été calculé en divisant le nombre de ces rencontres par le nombre total de chirurgies effectuées par ces chirurgiens. Cette méthode présente une durée de suivi peu claire, une perte de suivi et même un instrument de mesure incertain (les questions sur les regrets étaient-elles posées systématiquement et existait-il une définition cohérente du regret ?)"
13,1 % (détransition sur un certain temps) Turban et al., 2021, Factors Leading to “Detransition” (...)
Critiques :
Des détransitionneuses : An open letter, avril 2021 (voir extraits ci-contre).
J Singal, The media is spreading bad trans science (traduit en français, avril 2023)
Reuters (dec. 2022).
Cohn : The Detransition Rate Is Unknown, Archives of Sexual Behavior, juin 2023.
Conclusion. "Parmi les adultes avec dysphorie de genre ayant des antécédents de détransition, la grande majorité a déclaré que leur détransition était motivée par des pressions externes."
Limites soulevées par les détransitionneuses : "enquête de commodité en ligne qui a été promue par des sites de promotion de la transition, regorgant de questions biaisées. 100% des répondants étaient identifiés comme transgenres et ne s'identifiaient pas comme détransitionnaires. (...) Ces conclusions ignorent ceux qui ont détransitionné en raison du regret de la transition et qui ont été exclus de l'enquête parce qu'ils n'étaient plus identifiés comme transgenres."
Critique de Singal : "C’est techniquement vrai, mais c’est aussi assez trompeur parce que l’enquête en question — l’enquête américaine sur les transgenres de 2015 (qui comporte d’importants problèmes d'échantillonnage [décrits dans l'article Science Vs de Singal traduit en français, étude 6)] — portait sur des personnes actuellement transgenres. Cela est indiqué dans la première phrase du résumé. Les recherches basées sur cette enquête ne peuvent évidemment pas nous fournir d’informations fiables sur les raisons pour lesquelles les gens détransitionnent, car il ne s’agit pas d’une enquête sur les personnes qui détransitionnent."
Limites soulevées par Reuters : "De par leur conception, ont déclaré les auteurs, tous les répondants se sont identifiés comme transgenres au moment de l'achèvement de l'enquête, et l'enquête n'était pas destinée à des personnes qui ont détransitionné et ne se sont plus identifiées comme transgenres."
Limites par Cohn : "[limites mentionnées dans le tableau 2] : Temps de suivi inconnu, perte de suivi inconnu, non-représentatif. La présentation tardive mal comprise (début à l'adolescence, souvent avec des comorbidités) domine la vague actuelle de cas. De plus, la sélection de caractéristiques qui ne peuvent pas être mesurées à l'avance, par exemple les études de regret ou de détransition ne comprenant que ceux qui s'identifient toujours comme transgenres ou non-binaires (Turban et al., 2021) manque des cagégories entières de personnes qui regrettent ou qui font une détransition et qui ne rentrent pas dans ces catégories (ceux qui ne se considèrent plus comme transgenres ou non-binaires)."
6,9 % (détransition) Hall, Mitchell, Sachdeva, 2021, Access to care and frequency of detransition (...)
Access to care and frequency of detransition among a cohort discharged by a UK national adult gender identity clinic: retrospective case-note review, Cambridge University Press: Cohorte de 175 adultes. Étude de cas rétrospective sur 1 an (2017-2018).
Conclusion : "94 % eurent accès aux hormones, 48 % à la chirurgie. 22 % se sont désengagés, et 19 % adressés ailleurs. Une analyse des variables a montré l'existence de désordres neurodéveloppementaux, de ACEs (Adverse Chilhood Experiences ie. traumas), mésusage des médicaments et troubles mentaux. 7 % rencontraient tous les facteurs de détransition.
Conclusions : Les utilisateurs de services peuvent avoir des besoins non satisfaits. Les troubles neurodéveloppementaux ou ACE suggèrent une complexité nécessitant une prise en compte lors du processus d'évaluation. La gestion de la mauvaise santé mentale et de la toxicomanie pendant le traitement doit être optimisée. La détransition pourrait être plus fréquente que précédemment signalé."
Limites par Cohn : "[limites mentionnées dans le Tableau 2] : Temps de suivi court.
9,8 % (détransition) Boyd, Hackett, Bewley, 2022, Care of Transgender Patients (...)
Care of Transgender Patients: A General Practice Quality Improvement Approach, MDPI.
Projet d'amélioration de la qualité visant à interroger et à auditer les données des patients trans et des minorités de genre dans une population de soins primaires en Angleterre : méthode par recensement de la population des cabinets, un examen en une étape des dossiers de santé et un audit par rapport aux normes afin d'examiner la prescription et le suivi de la chirurgie.
Extrait. "8 patients [sur 41] ont arrêté les hormones de manière volontaire (taux d'arrêt de 20 % ; six hommes transgenres, deux femmes transgenres). Ces patients avaient suivi un traitement pendant une moyenne de cinq ans (plage de 17 mois à 10 ans). 4 transhommes avaient des commentaires dans les dossiers qui étaient liés à un changement d'identité de genre ou à une détransition(4/41, 9,8 %) : "Souhaite progressivement détransitionner" ; "Ne souhaite plus vivre sa vie en tant qu'homme" ; "A décidé de détransitionner... Se sent à l'aise d'avoir décidé de s'habiller et d'apparaître plus féminine ; "Pense que c'était une erreur, s'identifiant maintenant comme non binaire"."
Limites par Cohn : "[limites mentionnées dans le Tableau 2] : Temps de suivi peu clair."
> 1 % (regret) Tang et al., 2022, Gender-Affirming Mastectomy (...)
Gender-Affirming Mastectomy Trends and Surgical Outcomes in Adolescents. Annales de chirurgie plastique.
Évaluation de l'incidence de la mastectomie, ainsi que les complications postopératoires, y compris le regret, chez les ados. Identification de mastectomies réalisées entre 2013 et 2020 chez des adolescentes âgées de 12 à 17 ans au moment de l'orientation au sein de Kaiser Permanente Northern California (KPNC), un vaste système de santé.
209 patientes ayant subi une mastectomie d’affirmation de genre alors qu’elles étaient mineures entre 2013 et 2020. Recherche dans les dossiers médicaux des mots tels que « regret », « insatisfaction », « insatisfait » et « mécontent » comme indicateurs de regret. Le terme détransition n’a pas été recherché.
Limites
Cohn : The Detransition Rate Is Unknown, Archives of Sexual Behavior, juin 2023
Reuters, Why détransitionneurs are crucial to the science of gender care, decembre 2022
Conclusion. "La prévalence des complications chirurgicales était faible et sur plus de 200 adolescents ayant subi une intervention chirurgicale, seuls deux ont exprimé des regrets, aucun d'entre eux n'ayant subi une opération d'inversion."
Limites par Cohn : "Temps de suivi court, Méthode de recherche, Mesure des résultats : Regret mentionné au chirurgien ou au MHP dans les notes du système/recherche d'enregistrement."
Limites par Reuters. "Reuters a découvert deux autres patients dans la région couverte par l'étude qui ne correspondent pas à ces caractéristiques et que les chercheurs de Kaiser ont apparemment manqués. Tous deux ont parlé ouvertement de leurs détransitions.
Max Robinson,3 ans après avoir commencé à prendre de la testostérone et 2 ans après son opération, Robinson a écrit au médecin de Kaiser qu'elle voyait maintenant qu'elle n'était plus intéressée à prendre des hormones. Deux mois plus tard, elle a demandé à Kaiser de fournir une lettre confirmant sa détransition.
Chloé Cole, qui poursuit Kaiser en Justice."
8,3 % (détransition) Butler et al., 2022, Discharge outcome analysis of 1089 transgender (...)
Discharge outcome analysis of 1089 transgender young people referred to paediatric endocrine clinics in England 2008–2021, Archives of desease in childhood
"Introduction : La destination des jeunes transgenres et de genre divers adressés par le Service de développement de l'identité de genre (GIDS) du National Health Service (NHS) et sortis des deux cliniques de liaison endocrinienne pédiatrique anglaises n'est pas connue.
Méthodes 1 151 jeunes ont été orientés après une évaluation complète par le GIDS (...) La catégorisation des sorties s'est faite selon des critères convenus. 11 ont émigré et 51 sont sortis d'eux-mêmes. 1 089 avaient des résultats connus. (...)
Résultats: "90 jeunes sur 1089 ont cessé de s'identifier comme personnes de genre divers.
Chez 32 jeunes sur 1089 (2,9 %), cela s'est produit après leur premier rendez-vous à la clinique.
58 jeunessur 1089 (5,3 %) ont arrêté le traitement soit par l'analogue de l'hormone de libération des gonadotrophines (GnRHa) soit par les hormones d'affirmation de genre (GAH) et sont revenus à leur sexe de naissance.
29,8 % (arrêt traitment) Roberts et al., USA, 2022, Continuation of Gender-affirming Hormones (...)
Continuation of Gender-affirming Hormones Among Transgender Adolescents and Adults, JCEM.
Analyse des dossiers médicaux et pharmaceutiques de 2009 à 2018 du système de santé militaire américain (627 individus transmasculins et 325 individus transféminins). Évaluation de l'initiation et la poursuite des hormones d'affirmation de genre à l'aide des dossiers de pharmacie.
Extrait "Dans notre échantillon, 70,2 % (IC 95 %, 63,9-76,5) des patients ayant commencé l'affirmation médicale ont continué à renouveler les ordonnances d'hormones d'affirmation de genre pendant au moins 4 ans".
Limites soulevées par Reuters : "La raison pour laquelle les patients ont arrêté de prendre leurs médicaments n'est pas claire, car l'étude n'a examiné que les dossiers de pharmacie. Les chercheurs ont déclaré que le nombre de patients qui ont arrêté les hormones est probablement surestimé car ils ne pouvaient pas exclure que certains patients aient obtenu des hormones en dehors du système militaire, peut-être à l'université ou avec une autre assurance maladie."
2 % (arrêt traitment) Van der Loos et al., Hollande, 2022, Continuation of gender-affirming hormones (...)
Analyse des données de 720 personnes (enfants et adultes) ayant visité la clinique d'identité de genre de l'UMC d'Amsterdam.
Conclusion. "704 (98 %) personnes qui avaient commencé un traitement médical d'affirmation de genre à l'adolescence ont continué à utiliser des hormones d'affirmation de genre lors du suivi."
Limites, par Reuters : "Les chercheurs n'ont pas identifié les raisons pour lesquelles 2 % des patients avaient arrêté le traitement . Les adolescents aux Pays-Bas sont également passés par un long processus d'évaluation, un an en moyenne, avant d'être recommandés pour un traitement médical. Pour cette raison, disent les chercheurs néerlandais, leurs résultats pourraient ne pas être applicables plus largement.
"Il pourrait y avoir une différence à cause de cette phase de diagnostic", a déclaré le Dr Marianne van der Loos, auteur principal de l'étude et médecin au Centre d'expertise sur la dysphorie de genre du Centre médical de l'Université d'Amsterdam. "Si vous n'avez pas cela, peut-être que plus de gens commenceront un traitement et le reconsidéreront plus tard parce qu'ils n'ont pas été aidés pendant cette phase par un professionnel de la santé mentale.""
0,3 % (regret) Jedrzejewski et al., 2023, Regret after Gender-Affirming Surgery: A Multidisciplinary (...)
Regret after Gender-Affirming Surgery: A Multidisciplinary Approach to a Multifaceted Patient Experience, Chirurgie plastique et reconstructive. Description de l'approche actuelle des patients exprimant des regrets après une chirurgie (par le groupe de travail "Regret and Request for Reversal" du programme de santé transgenre (THP) de l'Oregon Health & Science University (OHSU), réuni durant 14 mois).
Conclusion. "Parmi les 1 989 personnes qui ont subi un SGA, six (0,3 %) ont demandé une chirurgie d'inversion ou sont retournées au sexe qui leur avait été attribué à la naissance."
Limites par Cohn : "[limites mentionnées dans le Tableau 2] : Temps de suivi court, Perte de suivi inconnue, Mesure du regret : celui-ci devant être exprimé par le patient lors de rencontres. (...) le taux de regret ne comprend que les détransitionneurs qui ont été « enregistrés » et les patients qui ont demandé une chirurgie d'inversion".
0 % (regret) Bruce et al., Long-Term Regret and Satisfaction With Decision (...)
Long-Term Regret and Satisfaction With Decision Following Gender-Affirming Mastectomy, JAMA surgery. Évaluation de la satisfaction et des regrets de 139 adultes (âge moyen 27 ans), en moyenne 3,6 ans après avoir subi une mastectomie à l'hôpital de l'Université du Michigan.
Conclusion. "Les résultats de cette étude indiquent de faibles taux de regret à long terme signalés par les patients et une satisfaction élevée à l'égard de la décision de subir une mastectomie".
Critique par SEGM (13 août 2023) :
L’affirmation d’un suivi « à long terme » est inexacte.
Délai médian après l’opération : seulement 3,6 ans, inférieur au délai moyen de regret de 8 à 11 ans documenté dans des recherches antérieures (Dhejne et al., 2014).
Un taux de non-participation élevé menace la validité des résultats
Un nombre élevé de patients éligibles (41 %) n'ont pas participé à l'étude (…) ceux qui choisissent de ne pas participer à la recherche ont probablement des niveaux de satisfaction et de regret différents.
Contrairement aux affirmations des auteurs, l'absence de procédures d'annulation n'est pas le signe d'un faible regret/d'une grande satisfaction (…) Il est peu probable que les patientes mécontents de leur décision de transition et cherchant à effectuer une détransition retournent chez les mêmes cliniciens qui les ont traités à l'origine (cf.Littman 2021). Celles qui regrettent une mastectomie ne recourront pas à une autre intervention chirurgicale invasive (contrairement à l’ affirmation des auteurs, une mastectomie n’est pas « réversible », et est onéreuse car non pris en charge par les compagnies d’assurance).
Les résultats de l'étude suggèrent que l'amélioration de la santé mentale n'est plus la cible des interventions « d'affirmation du genre ». L’étude n’a pas étudié la santé mentale mais la satisfaction, alors que l’objectif central de ces interventions est l’amélioration de la santé mentale.
l’identité de genre a changé après la chirurgie pour près de 20 % des participants (…) lorsque l’objectif du traitement n’est pas l’amélioration de la santé mentale ou de l’état fonctionnel, ni l’atteinte d’une « congruence » avec l’identité, alors qu’est-ce qui se passe ? Quel est l’objectif du traitement – et en quoi est-il différent de la chirurgie plastique esthétique ?
Les auteurs confondent de manière problématique la satisfaction des adultes et les résultats en matière de santé des enfants et des adolescents.
16,8 % (arrêt traitements) MacKinnon et al., 2024, USA et Canada, Discontinuation of Gender-Affirming Medical Treatments: (...)
Discontinuation of Gender-Affirming Medical Treatments: Prevalence and Associated Features in a Nonprobabilistic Sample of Transgender and Gender-Diverse Adolescents and Young Adults in Canada and the United States, Journal of Adolescent Health
"Objectif : Cette étude a examiné la prévalence, les corrélats et les raisons de l'arrêt du traitement médical d'affirmation du genre (GAMT) chez les adolescents et les jeunes adultes transgenres et de genre divers vivant au Canada et aux États-Unis.
Méthodes : Cette étude exploratoire a utilisé des données d'une enquête en ligne sur les adolescents et les jeunes adultes de minorités sexuelles et de genre âgés de 15 à 29 ans vivant au Canada ou aux États-Unis d'Amérique (mars-août 2022). (...)"
Extraits : "Dans l'ensemble, 16,8 % (121/720) des répondants qui ont commencé le traitement GAMT ont déclaré avoir déjà arrêté/annulé le traitement. »
Principales raisons invoquées pour l'arrêt : raisons de santé (37,3 %) , changement d'identité de genre (32,0 %) et coût (16,0 %) ."
7,9 % (arrêt traitements) Kaltiala et al., 2024, Finlande, Discontinuing hormonal gender reassignment: a nationwide (...)
Discontinuing hormonal gender reassignment: a nationwide register study, BMC Psychiatry
Méthode : "Étude de suivi basée sur des registres à l'aide d'informations contenues dans les registres de soins de santé en Finlande (...) Ces registres nationaux complets et fiables peuvent être utilisés pour étudier de grands groupes de patients. Les données ont été analysées via des tableaux croisés avec des statistiques du chi carré et des tests t/ANOVA.
Au total, 3 665 personnes ont été identifiées comme ayant contacté les unités d'identité de genre centralisées au niveau national entre 1996 et 2019. Parmi elles, 1 359 avaient initié et entrepris un traitement hormonal féminisant ou masculinisant et constituaient les sujets de la présente étude."
Résultats : "Parmi les 1 359 sujets qui ont suivi une thérapie hormonale en Finlande entre 1996 et 2019, 7,9 % ont interrompu leur traitement hormonal habituel au cours d’un suivi moyen de 8,5 ans. Le risque d’interruption de la thérapie hormonale était plus élevé dans les cohortes ultérieures. Le rapport de risque était de 2,7 chez les personnes qui avaient eu recours aux services d’identité de genre entre 2013 et 2019 par rapport à celles qui avaient pris contact entre 1996 et 2005. L’interruption semblait également apparaître plus tôt chez celles qui avaient suivi le processus plus tard."
Études qualitatives
Méta-résumé des données qualitatives : Expósito-Campos et al., 2023
Expósito-Campos et al. ont réalisé une revue systématique et un méta-résumé des données qualitatives concernant les expériences de détransitionneurs, publiées jusqu'en avril 2023.
Caractéristiques des 15 articles inclus dans le méta-résumé
Tableau 1 de l'article d'Expósito-Campos et al.
Article | But | Caractéristiques de l'échantillon | Méthodologie |
US, article de journal | Explorer l'intersection entre l'identité de genre, la sexualité et le handicap | · N = 1 (1 F) · Âge NS (non spécifié) 1 med | Entretien semi-structuré, analyse thématique |
US, article de journal | Explorer les facteurs, les réactions et les réflexions liés à la détransition | · N = 31 (10 détrans, 21 parents) · Sexe et âge natal NS · 10 soc | Entretien semi-structuré, analyse thématique |
3. Haar (2022), US, thèse | Déterminer l’essence de la détransition | · N = 10 (9 F, 1 H) · 19–59 ans · 3 soc, 7 med | Entretien semi-structuré, analyse phénoménologique |
4. Kuiper et Cohen-Kettenis (1998) Pays-Bas, article de journal | Étude des regrets suite à une transition chirurgicale | · N = 10 (9 H, 1 F) · M âge = 46 ans · 10 med | Entretien semi-structuréb, analyse NS |
États-Unis, article de journal | Décrire les raisons et les récits de la détransition | · N = 100 (69 F, 31 H) · M âge = 29,2 ans · 100 med | Enquête, analyse thématiqueb |
6. MacKinnon, Gould, et al. (2022) Canada, article de journala | Conceptualiser la détransphobie comme un facteur de stress minoritaire | · N = 28 (18 F, 10 H · 20–53 ans · 1 soc, 27 med | Entretien semi-structuré, analyse comparative |
7. MacKinnon, Kia, et al. (2022) Canada, article de journala | Explorer la santé physique et mentale des personnes en détransition | · N = 28 (18 F, 10 H) · 20–53 ans · 1 soc, 27 med | Entretien semi-structuré, analyse comparative |
8. Pullen Sansfaçon, Gelly et al. (2023) Canada, article de journal | Explorer les expériences et les sentiments liés à la transition et à la détransition | · N = 20 (19 F, 1 H) · M âge = 21,3 ans · 7 soc, 13 med | Entretien semi-structuré, analyse thématique |
US, article de journal | Explorer les récits de détransition sur les réseaux sociaux | · N = 36 (19 détrans) · Sexe natal, âge et transition : NS | Échantillonnage de publications sur les réseaux sociaux, analyse thématique |
10. Shepherd et Hanckel (2021) Australie, article de journal | Étudier la transition dans les documents de santé par rapport aux expériences des personnes | · N = 8 (1 détrans [1 F]) · Âge NS · 1 med | Entretien approfondi et analyse de documents, analyse de contenu et thématique |
11. Slothouber (2021) Canada, thèse (chapitre 4) | Interpréter la transition et la détransition au-delà des récits de regret | · N = 3 (3 F) · Âge NS · 3 med | Entretiens semi-/non structurés, analyse de contenu |
US, article de journal | Découvrir l'expérience vécue des personnes TGD avec TSA | Entretien semi-structuré, analyse de cadre | |
US, article de journal | Enquêter sur les raisons qui ont conduit à la détransition | Enquête, analyse de contenu | |
Belgique, article de journal | Analyser les besoins des personnes en détransition | Enquête, analyse thématiqueb | |
15. Yoo (2018) US,, chapitre de livre | Explorer les expériences de regret et de détransition | · N = 11 (6 détrans [4 F, 2 M] · 4 TGD avec regret, 1 prestataire) · Âge et transition NS | Entretien semi-structuréb, analyse NS |
F : femelle natale ; M : mâle natal ; NS : Non spécifié ;
Soc : Transition sociale ; Med : Transition médicale ;
TGD : Personnes transgenres et de genre divers ; TSA : Troubles du spectre de l'autisme.
a. Études avec le même échantillon.
b. Déduit des informations fournies dans l'article.
Extraits
"Les détransitionneurs ont des expériences et des perspectives diverses et sont confrontés à des défis importants. La validation émotionnelle mettant l'accent sur les forces et les significations personnelles, le traitement des problèmes psychologiques concomitants, le développement des réseaux sociaux et le soutien à l'exploration identitaire sont des aspects clés du travail psychothérapeutique auprès de cette population." (...)
"De nombreux personnes ayant fait une transition pensaient que leurs raisons étaient légitimes et espéraient que cela apporterait des changements positifs dans leur vie. Cependant, elles pensent maintenant que leurs sentiments étaient influencés par d'autres problèmes et vulnérabilités qui ont été interprétés à l'époque comme des signes de dysphorie de genre ou de transidentité (Haarer, 2022 ; Littman, 2021 ; Pullen Sansfaçon, Gelly, et al., 2023 ; Slothouber, 2021). Avec le recul, elles regrettent que personne ne les ait remises en question, aidées à clarifier leurs motivations et proposées des alternatives à la transition (Pullen Sansfaçon, Gelly, et al., 2023 ; Sanders et al., 2023 ; Vandenbussche, 2022), car avec leurs connaissances actuelles et leurs expériences vécues, elles pensent maintenant que la transition n'était pas la meilleure décision (Pullen Sansfaçon, Gelly, et al., 2023; Slothouber, 2021; Yoo, 2018). Cependant, certaines personnes pensent aussi qu'il aurait été difficile de les dissuader de transitionner ou qu'elles rencontreraient de nombreuses difficultés aujourd'hui si elles n'avaient pas subi certaines des procédures médicales associées à leur transition (Pullen Sansfaçon, Gelly, et al., 2023; Slothouber, 2021). D'autres sont reconnaissantes de l'opportunité de transitionner et expriment leur satisfaction et leur confort avec leurs changements physiques (Haarer, 2022; MacKinnon, et al., 2022b; Pullen Sansfaçon, Gelly, et al., 2023). Ainsi, les personnes ayant fait une transition et ayant ensuite fait machine arrière représentent une population hétérogène en termes d'expériences et de perspectives sur leur processus de transition de genre."
Quelques études qualitatives
Vandenbussche, 2021, Detransition-Related Needs (...)
Detransition-Related Needs and Support: A Cross-Sectional Online Survey, Journal of homosexuality ; enquête transversale en ligne a été menée et a réuni un échantillon de 237 détransitionnaires hommes et femmes.
Exrait
"Les résultats ont montré des besoins psychologiques importants en relation avec la dysphorie de genre, les conditions comorbides, les sentiments de regret et les préjugés homophobes et sexistes intériorisés (...) Un manque important de soutien a été signalé par les répondants dans l'ensemble, avec beaucoup d'expériences négatives provenant des systèmes médicaux et de santé mentale et de la communauté LGBT+" (...) 52 % déclarent avoir dû apprendre à combattre l’homophobie intériorisée." (...) de nombreux détransitionneurs ont besoin d'un soutien médical, (...) manque important de soutien a été signalé par les répondants dans l'ensemble, avec beaucoup d'expériences négatives provenant des systèmes médicaux et de santé mentale et de la communauté LGBT+"
Littman, 2021, Individuals treated for gender dysphoria (...)
Individuals treated for gender dysphoria with medical/surgical transition who subsequently detransition : a survey of 100 detransitionner, Arch Sex Behav. Etude également commentée par la SEGM : "Growing Focus on Detransition" (2021), recrutement des participants via une enquête anonyme partagée sur les réseaux sociaux, listes de diffusion professionnelles et via un échantillonnage en boule de neige.
Extrait
"La majorité (55 %) estimaient qu'ils n'avaient pas reçu une évaluation adéquate d'un médecin ou d'un professionnel de la santé mentale avant de commencer la transition.
Près de la moitié (46 %) ont déclaré que les conseillers avaient trop promis les avantages et environ un quart (26 %) ont déclaré que les conseillers avaient minimisé les risques. Les conseillers étaient beaucoup plus susceptibles d'encourager que d'exhorter à la prudence au sujet de la transition médicale.
76 % des répondants n'ont pas informé leurs cliniciens qu'ils avaient détransitionné, ce qui a conduit à une énorme sous-estimation du nombre de personnes regrettant."
23 % ont déclaré que la difficulté avec leur sexualité était un facteur de leur transition." (,,,)"Certains ont détransitionné parce qu'ils ont conclu que leur dysphorie de genre était causée par un traumatisme, un problème de santé mentale, une homophobie intériorisée ou une misogynie".
MacKinnon et al., 2022, Health Care Experiences of Patients Discontinuing (...)
Health Care Experiences of Patients Discontinuing or Reversing Prior Gender-Affirming Treatments, JAMA Netw Open. 28 adultes canadiens ayant des identités de genre hétérogènes ont été interrogés sur leurs expériences de détransition : recrutés entre octobre 2021 et janvier 2022 via les réseaux sociaux, et auprès des cliniciens.. Cette étude fait l'objet d'un article sur Plos One en nov. 2023 : Exploring the gender care experiences and perspectives of individuals who discontinued their transition or detransitioned in Canada
Extrait
"Certains participants ont ressenti des regrets, mais une majorité était satisfaite des résultats des traitements médicaux ou chirurgicaux affirmant le genre. La détransition médicale était souvent vécue comme un défi physique et psychologique, mais l'évitement des soins de santé était courant. Les participants ont décrit avoir été stigmatisés et avoir interagi avec des cliniciens qui n'étaient pas préparés à répondre à leurs besoins médicaux liés à la détransition."
Littman, O'Malley, Kerschner, Bailey, 2023, Detransition and Desistance Among Previously (...)
Detransition and Desistance Among Previously Trans-Identified Young Adults, Archives of Sexual Behavior.
"Nous avons recruté 78 individus américains âgés de 18 à 33 ans qui s'étaient auparavant identifiés comme transgenres (à un âge moyen de 17,1 an et avaient cessé de s'identifier comme transgenres au moins six mois auparavant."
Résumé de l’abstract
83 % : transition sociale, 68 % : moins une démarche médicale.
Moins de 17 % répondaient aux critères diagnostiques du DSM-5 pour la dysphorie de genre chez l'enfant.
53 % des participants pensaient qu’une « dysphorie de genre à apparition rapide » s’appliquait à eux.
Taux élevé de diagnostics psychiatriques, dont beaucoup étant antérieurs à la trans-identification.
91 % : femmes natales. plus susceptibles (43 %) que les hommes (0 %) d'être exclusivement homosexuelles.
Santé psychologique considérablement améliorée depuis la détransition
Raison détransition la plus invoquée : confusion entre des problèmes de santé mentale ou des réactions à un traumatisme et une dysphorie de genre. Principalement liées à des changements internes (évolution de la pensée) plutôt qu'à des pressions externes telles que la pression familiale.
Pullen Sansfaçon, Gelly et al., 2023, A nuanced look into youth journeys (...)
A nuanced look into youth journeys of gender transition and detransition, Infant and Child Development
"Cet article présente les points de vue de jeunes qui ont détransitionné ou interrompu une transition concernant leurs expériences et leurs sentiments au cours de leur parcours de transition à détransition. Des entretiens semi-structurés ont été menés avec 20 jeunes âgés de 16 à 25 ans qui ont été recrutés sur les médias sociaux et qui ont effectué une transition et détransitionné ou interrompu leur transition." (...)
Leur parcours est vécu comme non linéaire et comprend souvent des sentiments et des expériences mitigées concernant les étapes de transition et de détransition. (...)
"Au moment des entretiens, trois participants vivaient au Canada, 11 aux États-Unis, 2 en France, un en Belgique, un en Finlande, un en Indonésie et un au Royaume-Uni. Malgré les efforts déployés pour recruter un échantillon diversifié, 19 des 20 participants ont été assignés au sexe féminin à la naissance, et un seul jeune a été assigné au sexe masculin à la naissance."
Durwood et al., 2022, (transition sociale) Retransitioning: The experiences of youth (...)
Retransitioning: The experiences of youth who socially transition genders more than once, International Journal of Transgender Health
"Cet article vise à décrire qualitativement les expériences des jeunes qui ont effectué des transitions sociales binaires (qui ont vécu avec un genre binaire différent de celui qui leur a été attribué à la naissance) dans l’enfance à l’âge de 12 ans, et qui ont ensuite effectué une nouvelle transition sociale de genre (appelée ici « retransition »)"
"Sur 317 participants à une étude longitudinale en cours sur les jeunes transgenres (initialement) binaires, 23 participants avaient retransitionné au moins une fois et étaient donc éligibles pour cette étude. Parmi ces jeunes, 8 étaient cisgenres au moment de la collecte des données, 11 étaient non binaires et 4 étaient des jeunes transgenres binaires (après avoir rétrogradé vers des identités non binaires pendant une période). Quinze jeunes et/ou leurs parents ont participé à des entretiens semi-structurés."
(...)
Résultats : Les participants ont décrit divers chemins menant à la retransition, notamment que certains jeunes s'identifiaient différemment au fil du temps et que certains jeunes avaient découvert une nouvelle identité (par exemple, non binaire) qui leur convenait mieux. Les réponses des environnements sociaux aux retransitions variaient, mais étaient souvent neutres ou positives. Aucun participant n'a exprimé spontanément de regrets concernant les transitions initiales."
Lomax, Butlel, 2025, Narratives of Adults Registered Female at Birth Who (...)
Narratives of Adults Registered Female at Birth Who Started a Medical Transition and Later Detransitioned, série de cas, Archives of Sexual Behavior, avril 2025
🧾 Contexte
Expériences de 6 femmes natales au Royaume-Uni, ayant entrepris une transition médicale ou chirurgicale d'affirmation de genre, puis ayant détransitionné.
🔍 La traduction complète, incluant des citations de ces participantes est disponible sur le site de l'Observatoire de la Petite Sirène.
Méthodologie
Analyse narrative d'entretiens qualitatifs avec 6 femmes natales, âgés de 21 à 32 ans. Recrutement en ligne.
Thèmes émergents
Limites de la transition médicale : Les participantes ont exprimé que les interventions médicales n'ont pas toujours répondu à leurs attentes ou besoins.
Conséquences sanitaires à long terme : Préoccupations concernant les effets durables des traitements, notamment l'impact de la testostérone sur l'anatomie et la santé féminines.
Limites sociales de la transition : Difficultés d'intégration sociale et sentiment d'isolement après la transition.
Détransition comme processus continu : La détransition est perçue non comme un événement unique, mais comme un parcours évolutif nécessitant un soutien continu.
Besoins identifiés
Soutien émotionnel et pratique souvent insuffisant ou inexistant.
Manque de reconnaissance et de compréhension de la part des professionnels de santé.
Nécessité d'une évaluation holistique avant la transition, incluant des discussions sur les implications à long terme.
Implications cliniques
Importance de fournir des informations réalistes sur les résultats possibles de la transition.
Besoin de recherches supplémentaires sur les effets à long terme des traitements hormonaux, en particulier la testostérone, sur la santé des personnes assignées femmes à la naissance.
Développement de services de soutien adaptés pour les personnes envisageant une détransition.
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