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Détransition : témoignages

Dernière mise à jour : 18 août 2024

"Ma transition n'a réglé aucun de mes problèmes"
Talia. Extrait de la brochure de Post trans : La détransition de genre

Cet article regroupe quelques témoignages de personnes dont la dysphorie de genre s'est résolue d'elle-même sans entamer une transition médicale (=« désisteurs »), ou qui ont détransitionné après une transition médicale.


Actuellement, le taux de détransition est inconnu. Comme le conclut Cohn, ce qui manque, c’est un suivi long terme de grands groupes de personnes trans au fil du temps, de profils similaires au profil actuel des jeunes s’identifiant trans, avec un instrument de mesure du regret approprié et une petite perte de suivi. Nous ne disposons pas d’études de cette qualité.:Kinnon MacKinnon, homme trans, appelle à une meilleure compréhension de ce phénomène : prendre en compte la détransition, de manière objective, ne signifie pas interdire la transition médicale à tout individu. Cela signifie analyser ce phénomène pour cadrer le parcours médical des personnes s’identifiant trans.

Concernant les raisons de la détransition, elles sont diverses et étudiées dans des recherches qualitatives, comme : Vandenbussche 2021, Littman 2021, Littman et al. 2023, MacKinnon et al., 2022.


Cause de détransition : Homophobie intériorisée, non conformité aux stéréotypes sexistes

L'une des raisons de l'identification trans est une difficulté à accepter son homosexualité.

Clara, Québec, Je pensais que j'étais transgenre, Radio Canada, 13 mai 2019

« Je suivais une lesbienne sur YouTube qui est devenue un homme trans. Et je me suis mise à me poser des questions.  J’avais l’impression que je n’étais pas une fille, le genre de fille qui s’épile et qui aime le maquillage. Une « fille-fille » comme sur Instagram par exmeple ! Donc, je me suis dit que j’étais un gars…(...)

Être trans me donnait un sentiment d’appartenance.

Quand tu fais ton coming out, tu as full de support. Les autres trans sur Internet te disent : « Bravo, on est avec toi. » J’aimais ça, ce côté-là, appartenir à un mouvement, parce qu’à l’école, ce n’est pas si facile d’avoir un sentiment d’appartenance. (...)

J’essayais très fort de me conformer à la nouvelle étiquette que je m’étais donnée. J’ai essayé d’agir d’une façon plus masculine. J’ai essayé d’oublier mon côté féminin, de m’oublier moi, et ça ne marchait pas du tout. Je gardais un sourire de façade, mais je n’allais pas bien. Je me suis rendu compte que, finalement, je n’étais pas transgenre, mais tout simplement lesbienne. »

Jay, Canada, Je pensais que j'étais transgenre, Radio Canada, 13 mai 2019

« À l’école, Jay subit les railleries de ses camarades. Et puis à l’université, il découvre le mouvement trans : "Tout d’un coup, je n’étais plus anormal, je n’étais plus un homosexuel, j’étais une femme ! Ça expliquait tout. J’étais né dans le mauvais corps, et donc, c’était normal que je désire un homme". 

Début du traitement hormonal : "Je n’ai jamais eu autant de libido qu’à ce moment-là, c’était super chouette. C’était un projet, un rêve de devenir un nouvel être humain, j’étais euphorique".

Puis le médecin qui le traite lui  propose l’ablation des testicules : tout d’un coup, Jay n’est plus capable d’éjaculer. Ce problème va déclencher de l’anxiété et une grosse remise en question. Il sombre dans une profonde dépression et entreprend une thérapie. Chez son psychologue, Jay se rend compte qu’il a pris une mauvaise route.

"J’étais gay et je ne l’acceptais pas. J’ai voulu me faire croire et j’ai fait croire à tout le monde que j’étais une femme parce que l’idée de changer de peau quand on n’est pas bien dans la sienne est tellement séduisante !"

« Pourquoi personne ne m’a aidé à m’accepter comme un homme gay efféminé ? J’ai été suicidaire et c’est à cause de ma transition inutile…» 

Desmond : Le témoignage de Desmond, Post Trans

Je suis une lesbienne butch de 25 ans. Je me suis identifiée ouvertement comme un homme trans pendant 6 ans, dont 3 durant lesquels j’ai transitionné médicalement. Je souffre de dépression, de stress post traumatique, de dysphorie et de trouble de la personnalité borderline, ce qui a nourri mon désir de transition.

J’ai été abusée et violée par ma première copine après m’être acceptée en tant que lesbienne. J’ai été confrontée à de l’homophobie de la part de ma famille quand j’étais plus jeune. J'ai également été victime de harcèlement sexuel de la part d'hommes. Cela a eu pour conséquence d'intensifier ma dysphorie et je ne pouvais pas supporter l’abus et l’homophobie dont j’avais été victime. J'ai donc trouvé un moyen de gérer cela le mieux que je pouvais.

J'ai trouvé la communauté trans comme exutoire. Ça n'a pas pris longtemps pour que je m’y immerge et que j’y trouve un moyen d’échapper à tout. Après tout ce qui s’était passé, je ne voulais plus être une femme ou une lesbienne, je voulais échapper à ces termes et devenir une nouvelle personne.

Quand je suis allée voir un médecin et des psys, cela ne m’a pris qu’un rendez-vous pour obtenir leur approbation et j’ai commencé les hormones à peine plus tard dans le mois. Je pensais que tout irait pour le mieux, jusqu’à ce que je réalise que les hormones ne me rendaient pas plus heureuse. Les hormones m’ont amenée à subir une hystérectomie. Elles m’ont causé une hypertension artérielle. Cela m'a fait plus de mal que de bien.

(...) Je me suis rendu compte que je ne pourrais jamais être un homme biologique et que je ne pouvais plus continuer de m’enfuir. C’était fini de prendre la fuite.

J’ai arrêté mon traitement hormonal et je suis repassée aux œstrogènes. Après un an de réflexion, je me suis finalement décidée à détransitionner. Maintenant, je me réapproprie l’identité lesbienne butch et je m’épanouis en devenant la femme lesbienne que j’ai toujours été.

Sam, Nele, Ellie, Belgique, Allemange : Féminist Current, 7 août 2020

(...)« Journaliste: Pourquoi n’avez-vous pas toutes les trois envisagé la possibilité de vivre comme des femmes lesbiennes qui ne correspondent pas aux stéréotypes typiques ?  

Sam : J'ai grandi dans une petite ville relativement conservatrice. J’ai su très tôt que j’aimais les femmes, mais je n’ai jamais associé cela au terme « lesbienne ». Il y a toujours eu des propos négatifs à propos des lesbiennes, en particulier des lesbiennes butch. Par conséquent, je ne voulais pas en être une.

Ellie : Quand j'ai réalisé, adolescente, que j'aimais les femmes, j'ai cherché des bars lesbiens, mais je n'en ai trouvé aucun. Il y avait une grande scène gay à Bruxelles, mais pas de lieux pour les lesbiennes. Et puis je suis allée voir une association trans avec mes questions. Et ils ne m’ont donné qu’une seule option : je souffre de dysphorie de genre ; Je suis trans. Et ainsi mes modèles sont devenus des hommes trans.

Nele : Je n'avais pas non plus vu de modèles [lesbiens]. » (...)

Gill, Écosse : London Timesnovembre 2017

« Ayant grandi dans une petite ville écossaise, Gill a été victime d’intimidation au point de s’effondrer mentalement lorsqu’elle a fait son coming out en tant qu’adolescente lesbienne. Un médecin lui a donné un diagnostic de trans en 10 minutes, mais sa mère a refusé le traitement. Plus tard, elle a déménagé à Londres et a rencontré la nouvelle culture « queer », où être trans était beaucoup plus à la mode qu’être lesbienne. Elle a pris de la testostérone pendant plusieurs années, faisant pousser des poils permanents sur le visage, avant d’abandonner. Aujourd’hui âgée de 35 ans, elle déclare : "Ce dont j’avais besoin en grandissant, c’était de lesbiennes plus âgées pour me rassurer que je vais bien comme je suis. Et je pense que c’est ce dont ces filles ont besoin maintenant : rencontrer des femmes comme moi. Mais le mouvement LGBT ne nous le permettrait pas : ils verraient cela comme transphobe." »

Sarah R., US, I hated her guts at the time, 4thWaveNow, 18 janvier 2018

« De 14 à 16 ans, je croyais que parce que j’étais non conforme au genre, j’étais un homme transgenre. La théorie critique du genre m’a évité de mutiler potentiellement mon corps de manière irrévocable. Aujourd’hui, je partage mon histoire dans l’espoir que d’autres jeunes femmes puissent également surmonter la haine qu’on nous dit d’avoir envers notre corps et ne pas nous excuser d’être des femmes non conformes au genre.

Mon attirance personnelle pour la tendance trans en plein essor est évidente rétrospectivement. Les adolescentes apprennent à détester tout ce qui les concerne. Aucune de nous ne peut gagner. Même les filles les plus minces, les plus claires et les plus jolies trouvent un ennemi dans le miroir. Imaginez mon horreur en regardant dans mon miroir une grosse lesbienne aux cheveux courts.

Dans un monde où mon style, mes intérêts et mes attirances n’étaient pas dignes d’une fille, le transgenrisme offrait la solution parfaite : être un garçon.

Cela ne fonctionnerait pas, bien sûr. Comment cela aurait-il pu, alors que tous mes problèmes — la lutte pour répondre aux attentes que la société avait pour moi, ma dépression, mon anxiété, ma dysphorie et ma dysmorphie, tout mon malheur — n’avaient rien à voir avec la façon dont je m’identifiais et tout à voir avec ce que j’étais : une femme. Bien sûr, à 14 ans, cela ne m’est pas venu à l’esprit rapidement. Ma transition vers « garçon » était mon billet pour sortir de la « ville-haine de soi », et il est clair que j’allais le prendre.

Bien entendu, Tumblr était ravi de ma « réalisation ». Une pléthore de félicitations, d’encouragements et de soutien m’a été envoyée — quelque chose que n’ai jamais reçu en tant que fille, alors que j’étais exactement la même personne, hormis un nom et des pronoms différents. Alors bien sûr, ma nouvelle identité me convenait. Comment aurait-il pu en être autrement, alors que mes manières et mon apparence étaient maintenant soudainement en harmonie avec mon sexe, et que ma « bravoure » était applaudie par toutes les personnes que j’admirais — à la fois des blogueurs en ligne et des amis dans la vrai vie. »

Peter, Angleterre, London Times, novembre 2017

« Peter a vécu en tant que femme jusqu'à la fin de la quarantaine quand, après une longue thérapie, il est devenu un homme trans. "Je savais juste que je devais faire ça pour être heureux. Je n'étais tout simplement pas une femme". Il dirige maintenant un groupe de soutien trans et est consterné par une culture en ligne qui pousse les jeunes lesbiennes à une transition précipitée.

"Je pense que certaines d'entre elles veulent en fait rester à l'état de transition. Pour une fille autrefois marginalisée, cela a du prestige. Vous postez des vidéos mettant à jour vos progrès. Vous obtenez une attention sans fin".

Mais vivre réellement dans votre nouveau genre peut être une déception. "Elles découvrent que leurs anciens problèmes n'ont pas disparu. Et on ramasse les morceaux." Peter connaît des garçons trans qui ont consulté des médecins privés pour obtenir des hormones sans conseil préalable "et maintenant ils ont une dépression et demandent à des amis Facebook de donner de l'argent pour une thérapie qu'ils auraient dû avoir en premier". »

Trevor Moran, US : My Gender (vidéo You Tube)

Trevor Moran est un homme gay efféminé et jeune musicien. D’autres le poussaient à faire la transition et à modifier médicalement son corps, en raison de sa non-conformité de genre. Il prévoyait de faire la transition mais a changé d’avis 

« J’ai eu, comme une énorme crise d’identité, et je veux juste en parler… « Oui, tu es aussi superbe en tant que fille, Oh mon Dieu, transition, transition, devenir transgenre, tu le tuerais, putain »… mais définitivement tous les commentaires m’ont poussé dessus… J’étais tellement perdu. »


Talia, La détransition de genre, Post Trans, page 11

« J’ai fréquenté une école non-mixte où j’ai seulement été entourée de filles pendant 3 ans. Tout le monde autour de moi avait atteint

ce moment de l’adolescence où l’on développe des complexes par rapport à son apparence, ses vêtements et à la façon dont les garçons nous regardent.

Je ne me préoccupais pas de ce genre de choses et je me suis rapidement sentie "différente" des autres filles.

Les lesbiennes étaient mal vues et je n’ai donc jamais osé, ne serait-ce qu’envisager la possibilité d’en être une.

Je détestais la façon dont les garçons me regardaient après ma puberté. Je couvrais mon corps autant que possible et j’ai développé un trouble alimentaire. Comme je me sentais différente des autres filles, j’avais l’impression que mon corps n’était pas le bon.

J’ai commencé à souffrir de dépression et d’anxiété et, peu de temps après, j’ai découvert la communauté trans en ligne, qui a encouragé mes sentiments de haine envers moi-même et m’a fait croire que la transition serait le remède à tous mes problèmes.

J’ai vécu en tant qu’homme pendant près de 3 ans. J’ai été orientée vers une clinique pour adultes pour commencer un traitement hormonal, jusqu’à ce que je vive un terrible épisode dépressif et que je réalise que ma transition n’avait réglé aucun de mes problèmes.

J’ai suivi une thérapie pour la première fois de ma vie et j’ai réalisé que j’étais une lesbienne autiste butch. Je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin de me "sentir" comme les autres filles et que je pouvais être moi-même tout en étant une femme.

Après des années de haine envers moi-même et de déni, j’apprends enfin à connaître la personne que je suis : une femme autiste et masculine, et je l’aime. »

Andy, détrans, Post Trans

« Quand j’avais 14 ans environ j’ai appris ce que c’était que d’être trans. Au début je me suis dit que ça ne pouvait pas être moi, vu qu’au fond j’ai toujours aimé les trucs de filles en grandissant, donc ça faisait de moi une fille, pas vrai ? (...)

Quand quelqu’un m’a prise pour un garçon je me suis sentie vraiment contente. L’idée d’être perçue comme un homme m’attirait de plus en plus, et je ne comprenais pas pourquoi. (...)

Je me souviens avoir répondu à des quizz « Es-tu trans ? » sur internet. Je me souviens avoir lu que « si tu te poses la question, c’est que tu es probablement trans ».

Je me souviens de centaines de validations en ligne qui m’ont convaincue. J’ai fait mon coming out à mes parents lorsque j’avais 15 ou 16 ans. Je ne faisais ce genre de chose que si j’en était sûre à 100 %. J’en étais tellement, tellement sûre. 

J’avais rassemblé des preuves dans ma tête, des expériences issues de mon enfance qui confirmaient que j’avais toujours été un garçon au fond de moi.

J’ai commencé la testostérone à 19 ans. (...)

Quand j’avais 20 ans, mon copain a détransitionné et est devenu ma copine. Elle a trouvé son identité en tant que lesbienne. C’est à travers sa détransition que je suis tombée sur des écrits de femmes détrans. J’ai lu leurs expériences. Ça m’a profondément bouleversée. (...)

Évidemment que je m’étais trompée. Admettre cela était une des choses les plus douloureuses que j’ai dû faire, pas juste envers moi-même mais aussi envers mes proches.  (...)

Je n’ai simplement jamais eu les mots pour me décrire. Je n’ai simplement jamais eu de communauté. Il n’y avait pas de lesbiennes pour me guider, pour me parler..Évidemment que j’ai cru que j’étais un homme, quels autres mots est-ce que j’avais ? Je suis une femme, je suis lesbienne (...) un gentleman charmant dans un corps de femme, et mon corps n’a pas besoin de changer pour que j’y sois heureuse. »

Kasey Emerick, US, NY Times, fév. 2024 (en français)

« "J'ai fait la transition parce que je ne voulais pas être gay", m'a dit Kasey Emerick, une femme de 23 ans et détransitionneuse de Pennsylvanie. Élevée dans une église chrétienne conservatrice, elle a déclaré : "Je pensais que l’homosexualité était un péché."


À l'âge de 15 ans, Emerick a avoué son homosexualité à sa mère. Sa mère a attribué son orientation sexuelle à un traumatisme – le père d'Emerick a été reconnu coupable de viol et d'agression à plusieurs reprises alors qu'elle avait entre 4 et 7 ans – mais après avoir surpris Emerick en train d'envoyer des SMS avec une autre fille à 16 ans, elle lui a confisqué son téléphone. Quand Emerick s'est effondrée, sa mère l'a admise dans un hôpital psychiatrique. Là-bas, Emerick s'est dit : "Si j'étais un garçon, rien de tout cela ne serait arrivé."


En mai 2017, Emerick a commencé à faire des recherches sur le "genre" en ligne et a découvert des sites Web de défense des droits trans.

Après avoir réalisé qu'elle pouvait "choisir l'autre côté", elle a dit à sa mère : "J'en ai marre qu'on me traite de gouine et non de vraie fille." Si elle était un homme, elle serait libre d'entretenir des relations avec des femmes.

En septembre, elle et sa mère ont rencontré un conseiller professionnel agréé pour la première de deux consultations de 90 minutes. Elle a dit au conseiller qu'elle avait souhaité être un boy-scout plutôt qu'une girl-scout. Elle a dit qu'elle n'aimait pas être gay ou lesbienne. Elle a également dit au conseiller qu'elle souffrait d'anxiété, de dépression et d'idées suicidaires. La clinique a recommandé la testostérone, qui a été prescrite par une clinique de santé LGBTQ voisine. Peu de temps après, on lui a également diagnostiqué un TDAH. Elle a développé des crises de panique. À 17 ans, elle a été autorisée à subir une double mastectomie.


"Je me dis : “Oh mon Dieu, je vais me faire enlever les seins. J'ai 17 ans. Je suis trop jeune pour ça"", se souvient-elle. Mais elle a subi l’opération.

"La transition me semblait être un moyen de contrôler quelque chose alors que je ne pouvais rien contrôler dans ma vie", a expliqué Emerick.

Mais après avoir vécu 5 ans en tant qu’homme trans, Emerick a réalisé que ses symptômes de santé mentale ne faisaient qu’empirer. À l'automne 2022, elle s'est affichée comme une détransitionneuse sur Twitter et a été immédiatement attaquée . Des influenceurs transgenres lui ont dit qu'elle était chauve et laide. Elle a reçu de multiples menaces.

"Je pensais que ma vie était finie", dit-elle. "J'ai réalisé que j'avais vécu dans le mensonge pendant plus de 5 ans."


Aujourd'hui, la voix d'Emerick, définitivement altérée par la testostérone, est celle d'un homme. Lorsqu'elle dit aux gens qu'elle est une détransitionneuse, ils lui demandent quand elle envisage d'arrêter de prendre T et de vivre comme une femme. "Je n'en ai plus depuis un an", répond-elle.


Paul Garcia-Ryan, US, NY Times, fév. 2024 (en français)

« Paul Garcia-Ryan est un psychothérapeute à New York qui s'occupe d'enfants et de familles cherchant des soins holistiques et exploratoires pour la dysphorie de genre. Il est également un détransitionneur qui, de l'âge de 15 ans à 30 ans, a pleinement cru qu'il était une femme.

Garcia-Ryan est gay, mais étant enfant, il a déclaré : "il était beaucoup moins menaçant dans mon esprit de penser que j'étais une fille hétéro née dans le mauvais corps - que j'avais une condition médicale qui pouvait être prise en charge."

Lorsqu'il a visité une clinique à l'âge de 15 ans, le clinicien a immédiatement affirmé qu'il était une femme, et au lieu d'explorer les raisons de son angoisse mentale, a simplement confirmé la croyance de Garcia-Ryan selon laquelle il n'était pas destiné à être un homme.

Une fois à l'université, il a commencé une transition médicale et a finalement subi une chirurgie génitale. De graves complications médicales dues à la chirurgie et aux médicaments hormonaux l'ont amené à reconsidérer ce qu'il avait fait et à détransitionner. 

Il a également remis en question le modèle d' affirmation de genre auquel, en  tant que travailleur social clinique agréé dans une clinique de genre, il avait été formé et avait fourni à ses clients.


"On vous fait croire à ces slogans", a-t-il déclaré. "Des soins fondés sur des preuves, salvateurs, sûrs et efficaces, médicalement nécessaires, la science est établie - et rien de tout cela n'est fondé sur des preuves."

Garcia-Ryan, 32 ans, est maintenant le président du conseil de Therapy First, une organisation qui soutient les thérapeutes qui ne sont pas d'accord avec le modèle d'affirmation de genre. Il pense que la transition peut aider certaines personnes à gérer les symptômes de la dysphorie de genre, mais ne croit plus que quiconque de moins de 25 ans devrait faire une transition sociale, médicale ou chirurgicale sans avoir d'abord suivi une psychothérapie exploratoire.


"Lorsqu'un professionnel affirme une identité de genre pour une personne plus jeune, ce qu'il fait, c'est mettre en œuvre une intervention psychologique qui restreint le sens de soi d'une personne et limite ses options pour envisager ce qui est possible pour elle", m'a dit Garcia-Ryan. »


Lyo, Suisse, France Soir, juin 2024


« Dès l’enfance, Lyo, qui se prénomme alors Hélène, est une petite fille atypique, qui hurle quand on veut l’habiller en robe et joue principalement avec les garçons.

Très jeune, à l’âge de huit ans, elle est exposée à la pornographie, qui donne une image très dévalorisante de la femme. "On n’a pas envie d’y être", constate-t-elle.

A l’adolescence, Lyo vit très mal les transformations physiologiques de la puberté, qu’elle qualifie de "gonflements".

Elle nous raconte son refus des attributs féminins, notamment son rejet d’avoir des seins, et la découverte de son homosexualité.
Lyo nous explique comment, petit à petit, elle ne parvient plus à s’identifier aux stéréotypes de la féminité.

Elle ne se considère pas comme une femme. Ni comme un homme d’ailleurs. Elle se voit comme "autre chose".

Elle ne veut pas spécialement être un homme.  Elle veut surtout ne pas être une femme.

Elle consulte des psychologues et psychiatres qui minimisent son mal-être.

Elle est encouragée à subir une ablation de ces seins qu’elle déteste.

"Mes seins, c’est pas des seins, dit-elle alors, c’est des excès de graisse".

Elle subit une mastectomie qui ne fait qu’amplifier son mal-être.

Elle se retrouve aspirée dans une spirale de souffrances et de mauvais conseils, notamment de son endocrinologue, qui la conduisent à se faire enlever l’utérus et les ovaires, puis à prendre un traitement hormonal. La testostérone, qui provoque des transformations irréversibles, la "booste" pendant un temps.

Mais il y a toujours des "dissonances" nous explique-t-elle. 

"Quand on vous traite comme un homme, vous n’êtes pas toujours un homme... ", constate-t-elle. "Quand vous allez chez le médecin, vous n’êtes pas un homme. Quand vous faîtes une nouvelle rencontre, vous n’êtes pas un homme. (…) Ça crée des dissonances dans la tête", analyse Lyo.

C’est, paradoxalement, la rhétorique du mouvement trans qui génère chez elle une prise de conscience.

"Quand j’ai eu vraiment des gens qui ont eu ces discours en face de moi, du style ‘une femme, c’est pas forcément quelqu’un qui a des seins’, ‘une femme, c’est pas forcément quelqu’un qui a des ovaires’, ‘une femme, c’est pas forcément quelqu’un qui a un vagin’, alors là, j’ai explosé", nous confie Lyo.

"Moi qui fais tout pour ne pas être une femme, qui essaye de tout effacer, de rayer ça de ma vie, (…), la définition qu’on me fait de la femme, c’est une définition dans laquelle je peux rentrer en fait", explique-t-elle. "Si on ne peut plus définir, tout le monde rentre et personne ne rentre dans la case".

À ce moment, une bascule se fait, et elle conclut, "c’est bon, j'ai compris, je suis une femme". (...) »

Étude sur l'homophobie et l'identité de genre, Delay et al., 2017

Delay et al., 2017, The Influence of Peers During Adolescence: Does Homophobic Name Calling by Peers Change Gender Identity? : « Les résultats illustrent que, (...) les relations positives avec les pairs (...) et les formes générales de victimisation par les pairs (...), les injures homophobes (...) sont apparues comme une forme d’influence des pairs permettant de prédire le changement d’identité de genre des jeunes adolescents (...). En d’autres termes, les adolescents de cette étude semblent avoir intériorisé les messages qu’ils ont reçus de leurs pairs et les avoir intégrés dans leur vision personnelle de leur identité de genre ».

Autre cause : Autisme et/ou troubles psychologiques/traumas

Une des raisons de la détransition est la prise de conscience que la transition n'a pas réglé les problèmes de santé mentale ou reliés à un traumatisme, ou bien à une une confusion entre autisme et dysphorie de genre.

Axelle, 25 ans, France abus sexuels, Rebelle du genre, épisode 62

« Je suis Axelle, j'ai 25 ans et je suis détrans. Pendant 7 ans, je me suis identifiée comme un homme. J'ai pris de la testostérone pendant 5 ans et j'ai fait une mammectomie, avant de réaliser que c'était une erreur. J'ai subi des agressions sexuelles et des viols depuis l'âge de 5 ans, puis tout au long de ma vie. À 14 ans, je suis partie à la rue parce que j'étais dans un environnement soit violent, soit trop pauvre. De 14 à 15 ans, j'ai été la majorité du temps, soit à la rue, soit chez des gens que je venais de rencontrer. Autant dire que j'ai encore vécu de nombreuses agressions. Je suis ensuite entrée dans une secte menée par un homme qui m'a agressée sexuellement, comme d'autres filles de sa secte. Je n'avais même pas 18 ans. Je n'en pouvais plus des hommes, et d'être considérée comme un objet sexuel. J'avais à peine 18 ans, j'ai rencontré un homme transidentifié, qui m'a parlé de "féminisme". Il m'a dit : "De toute façon, tu seras agressée. Autant prendre du pouvoir et être payée pour."

Il m'a expliqué comment me prostituer, m'a dit que ce serait bien que je transitionne parce que je pourrais ressembler à un jeune homme, que les clients aiment ça, et que je pourrais me faire pas mal d'argent. (...)

J'ai essayé. C'était horrible. Il n'y avait pas de pouvoir, il n'y avait pas de dignité. J'étais toujours un objet sexuel. Mais je devais prétendre que j'étais ok avec ça.

J'ai fini par trouver du réconfort dans l'idée que, pour échapper à toutes ces agressions et à tous les violeurs, il fallait que je devienne un homme. Et que si je ne correspondais pas aux stéréotypes féminins, ça voulait dire que j'étais un homme. J'ai fini par y croire dur comme fer. 

Et j'ai commencé à transitionner à partir de 18 ans. Je suis allée au Planning Familial de Grenoble. C'était un endroit connu pour donner des attestations et des ordonnances très rapidement, sans délai. Lors du premier rendez-vous avec le médecin, on ne m'a pas posé une seule question sur mon orientation sexuelle, les agressions potentielles que j'ai pu vivre... J'ai eu immédiatement une ordonnance pour la testostérone. Ensuite, on m'envoyait mes ordonnances par mail et mes aiguilles par la Poste. J'ai continué ça pendant quatre ans.

Ensuite, j'ai trouvé un chirurgien « pas trop cher ». Après un seul RDV, on a fixé la date et quelques mois plus tard, j'ai eu ma mastectomie. Il savait que je vivais dans la rue à ce moment-là, mais m'a quand même opérée. (...).

J'ai cherché pendant de nombreuses années des psy qui pouvaient m'aider, et je suis toujours mal tombée. J'ai finalement eu la chance de tomber sur une psy absolument formidable, spécialisée dans la gestion des traumas. Elle a changé ma vie. Elle m'a demandé de me forcer à me regarder nue un maximum de temps. Au début, je détournais le regard après une seule seconde et j'étais très mal. Petit à petit, j'ai réussi à me regarder cinq secondes, puis dix secondes... Et c'est comme ça que j'ai réalisé que je n'ai pas un corps d'enfant, et que je suis un être humain ! Et c'est là que je me suis dit : Mais POURQUOI j'ai transitionné ? »

Elisabeth Hawker, US : « Autisme, puberté et dysphorie de genre », 2020

« C'est mon diagnostic de TSA en 2017 qui m'a fait commencer à assembler toutes les pièces et à réaliser que j'avais pris la mauvaise décision concernant la transition. Mon diagnostic de TSA expliquait les comportements non normatifs que j'avais montrés toute ma vie d'une manière que le diagnostic de dysphorie de genre n'aurait jamais tout à fait pu. Cela a vraiment changé ma vie et m'a évité de faire quelque chose que j'aurais certainement regretté. Après avoir été diagnostiquée, j'ai commencé à faire des recherches sur l'autisme chez les femmes, ce qui a ouvert toute une boîte de Pandore de doutes et de réflexions sur la transition, ce qui m'a finalement conduit à abandonner. »

Michelle Zacchigna, Canada : Public, 22 mars 2023

« 7 ans après ma première prescription de testostérone, j'ai demandé à être orientée vers une évaluation psychopédagogique. Après 6 heures de tests, le psychologue m'a diagnostiqué un trouble du spectre autistique, un trouble de la personnalité borderline, une dépression clinique, un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et un stress post-traumatique. Il m'a fallu quelques années pour tout assimiler. À la fin de l'année 2020, j'ai commencé à me demander si j'avais jamais été transgenre ou si je répondais même aux critères de la dysphorie de genre. (...)

Il m'a fallu 10 ans pour comprendre pourquoi j'aurais pu croire à tort quelque chose comme ça et pourquoi tant de professionnels auraient pu l'encourager à tort.

Je peux imaginer qu'il y a beaucoup de gens qui finiront par se retrouver dans ma position, certains d'entre eux étant des adultes vulnérables comme moi et d'autres trop jeunes pour comprendre les conséquences à long terme. »

Penny, autisme, The Velvet Chronicle, 10 juillet 2020

« J'ai reçu un diagnostic d'autisme l'été dernier, et mes médecins actuels ont fait des recherches sur le lien entre l'autisme et l'identité de genre, concluant que cela aurait pu être la cause de mes problèmes. Je comprends que je suis responsable de mes choix et que je dois y remédier moi-même. Mais mes médecins n'ont pas tenu compte de mon autisme, de mes problèmes de phobies du corps ou d'autres maladies mentales lorsqu'ils m'ont permis de faire la transition. »

Chloé, France, autisme, Rebelles du Genre épisode 48


Témoignage de Chloé reçu par l'auteure de ce site :

« Je ne me suis jamais vraiment intégrée dans les groupes sociaux (....), je n’ai jamais été comme les autres filles à l’époque, à aimer les robes ou le maquillage. Je me suis toujours sentie à part, à traîner sur internet, avoir peur de parler aux autres et à rester dans mon coin parce que les gens me trouvaient « bizarre » sans vraiment que je comprenne pourquoi, ma puberté qui est arrivée très tard et qui me valait d’être encore « une petite fille » à 15 ans. C’est ce sentiment d’être à part qui a bien aidé ce qui est arrivé, ce sentiment de ne pas s’intégrer qui a été confondu avec de la dysphorie, l’argument étant que si je n’étais pas comme les autres filles, c’était forcément parce que j’étais un garçon dans le corps d’une fille, et que l’unique solution pour me faire me sentir mieux, c’était la transition. La notion de dysphorie du genre, de transsexualité, de communauté LGBT m’était totalement étrangère, c’est ce groupe qui m’a fait connaître tout ça, sans que je ne demande rien à personne. Une fois avoir entamé ma transition sociale et physique, m’être coupé les cheveux, m’habiller comme un garçon, me mettre un bandeau autour des seins pour cacher ma poitrine qui commençait à apparaître, je me sentais encore plus mal qu’avant dans mon propre corps, quelque chose n’allait pas, j’avais l’impression de faire l’autruche sur un problème évident, la scarification est devenu une solution pour soulager ce problème, puisque après cette transition, je m’intégrais encore moins et avait été mise dans la case « LGBT » par les autres, ils me soutenaient certes, mais ne m’intégrait pas pour autant dans leur groupe, je me sentais mal dans mon corps, plus que tout, et de moins en moins à l’aise socialement. Après avoir coupé les ponts avec ce groupe, l’idée de transition m’est devenue absurde, j’ai tout arrêté, j’ai recommencé à me découvrir en tant que femme, et j’ai commencé à me sentir bien dans mon corps, j’étais à l’aise avec la femme que j’étais (...) Durant tout ce temps, l’idée de ne pas être née dans le bon corps ne m’est plus jamais revenu à l’’esprit. C’est en 2022 avec mon diagnostic d’autisme que toutes les questions ont eu leurs réponses, je suis autiste asperger (...) si je ne suis pas comme les autres filles ou comme les normes du genre féminin ce n’est pas parce que je suis un garçon dans le corps d’une fille, c’est parce que je suis autiste, et si on me l’avait dit avant, je n’aurais jamais douté de mon genre ou de moi, j’aurais su et je n’aurais pas eu ce mal être durant des années. Si on m’avait dit : « tu es autiste et ne pas être conforme à la norme du genre féminin, ça ne veut pas dire que tu n’es pas une femme », je n’aurais pas fait des allés-retours à l’hôpital pour tentative de suicide, et je n’aurais pas de marques sur le bras. »

Danielle, France, autisme, Rebelles du Genre épisode 31

« J'ai 19 ans, je suis bisexuelle, j'ai vécu en "homme trans" pendant 3 ans. J'habite en Belgique, et je suis étudiante en médecine. 

Je suis dans le spectre de l'autisme. Je souffre d'anxiété sociale. J'ai été harcelée à l'école. Dès mes 10 ans j'ai subi du harcèlement sexuel. Complexée par mon poids, j'ai eu un trouble du comportement alimentaire. J'étais seule, isolée, incomprise. J'ai commencé à rêver d'être traitée comme un homme.

Isolée, j'ai commencé à "traîner" sur Twitter J'y ai rencontré des personnes "wokes", dont un homme transidentifié très sympa, qui semblait raisonnable. 

Puis je suis entrée sur le serveur Discord qui a tout fait basculer.  Au départ, c'était un lieu d'entraide pour personnes trans. 

Au début, on m'acceptait comme "femme cis"... Progressivement, on a commencé à sous-entendre que je n'étais peut-être pas "cis", que j'étais trans. J'ai fini par prétendre être un homme dans un corps de femme

Je haïssais mon corps. Mes épaules. Ma poitrine. Mes hanches. Ma voix. Mon torse. Ma musculature.  Je voulais tout couper, et prendre de la testostérone pour le transformer. 

Ma copine a eu sa mammectomie. C'était pénible, douloureux et triste. La testostérone lui causait plein d'effets secondaires : douleurs, acné, eczéma. J'ai commencé à comprendre que mon problème, ce n'était pas mon corps, mais le patriarcat qui m'avait beaucoup malmenée. J'ai compris que le problème, ce n'était ni moi, ni mon corps. »

Grace Powell, US, NY Times, fév. 2024 (en français)

« Grace Powell avait 12 ou 13 ans lorsqu'elle a découvert qu'elle pouvait être un garçon.

Ayant grandi dans une communauté relativement conservatrice de Grand Rapids, dans le Michigan, Powell, comme de nombreux adolescents, ne se sentait pas à l'aise dans sa peau. Elle était impopulaire et fréquemment victime d'intimidation. La puberté a tout aggravé. Elle souffrait de dépression et était en thérapie de façon intermittente.


"Je me sentais tellement détachée de mon corps et la façon dont il se développait me paraissait hostile", m'a dit Powell. C’était une dysphorie de genre classique, un sentiment d’inconfort avec son sexe.

En lisant des informations sur les personnes transgenres en ligne, Powell a cru que la raison pour laquelle elle ne se sentait pas à l'aise dans son corps était qu'elle était dans le mauvais corps. La transition semblait être la solution évidente. Le récit qu'elle avait entendu et assimilé était que si vous ne faites pas de transition, vous vous tuerez.

À 17 ans, désespérée de commencer une thérapie hormonale, Powell a annoncé la nouvelle à ses parents. Ils l'ont envoyée chez un spécialiste du genre pour s'assurer qu'elle était sérieuse. À l'automne de sa dernière année de lycée, elle a commencé à prendre des hormones du sexe opposé. Elle a subi une double mastectomie l'été précédant son entrée à l'université, puis est partie en tant qu'homme transgenre nommé Grayson au Sarah Lawrence College, où elle a été logée avec un colocataire masculin dans un dortoir pour hommes. Mesurant 5 pieds 3 pouces [1 m 60], elle avait l'impression de passer pour un homme homosexuel très efféminé.


À aucun moment au cours de sa transition médicale ou chirurgicale, Powell affirme que quelqu’un lui a demandé les raisons derrière sa dysphorie de genre ou sa dépression. À aucun moment on ne lui a demandé son orientation sexuelle. Et à aucun moment on ne lui a demandé si elle avait subi des traumatismes antérieurs, de sorte que ni les thérapeutes ni les médecins n'ont jamais appris qu'elle avait été victime d'abus sexuel dans son enfance.


"J'aurais aimé qu'il y ait eu plus de conversations ouvertes", m'a dit Powell, aujourd'hui âgé de 23 ans et ayant fait une détransition. "Mais on m'a dit qu'il y a un seul remède et une seule chose à faire si c'est votre problème, et que cela vous aidera." »


Daisy, US, DETRANS, documentaire, nov. 2023

« J'avais une représentation de moi comme un garçon, que j'avais personnalisé dans mon esprit comme le garçon idéal. Les autres filles étaient si différentes de moi, elles s'exprimaient de manière très différente. J'étais déprimée, sans espoir, abattue, effrayée et seule. Je n'aimais pas la vie, j'avais juste envie de rester dans ma chambre toute la journée. (...) J’avais l'impression que je n'aurais pas dû naître, ayant des idées noires.

J'ai toujours eu l'impression qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas chez moi et j'essayais de comprendre. Je suis allée sur Internet pour m'aider à le faire, c'est là que j'ai eu l'impression que je pouvais me diagnostiquer.

Mes sites Web favoris étaient YouTube et Tumblr. J’ai vu énormément de contenu trans à ce moment-là [14 ans], des transitions de fille à garçon (...) Je découvrais toutes ces identités trans (...)

Je suis devenue très très intéressée d’avoir une personnalité de garçon. Plus je passais de temps en ligne, plus cela ressemblait à la vraie vie, et plus cela semblait réel, ce qui m'a finalement conduit à transitionner.

Alors j’ai dit à mes parents que je m’appelais maintenant Oli. Et je suis allée dans une clinique de santé mentale comportementale sur 6 jours. Il y a eu là-bas une réunion avec mes parents et les pros leur ont essentiellement dit que s’ils ne validaient pas Oliver, alors mon état empirerait, et la meilleure chose pour m’aider était de m’accepter comme leur fils.

Pour moi, la transition était la chose la plus proche que je pouvais faire pour me tuer sans le faire réellement, avec toutes ces luttes mentales que je traversais, sans savoir comment y faire face par moi-même et en entendant tellement de personnes trans dire que cela les rendait tellement plus heureux, que cela soulageait leur douleur.

Je voulais soulager ma douleur. Je ne voulais pas non plus être qui j'étais, donc avec la transition, je pouvais soulager ma douleur et devenir quelqu'un d'autre. Je voulais échapper à ma propre identité en tant que Daisy. »




En savoir plus

Site Post Trans : créé par Elie et Nele, deux détransitionneuses de Belgique et d'Allemagne. Ce site partage les expériences de détransitionnneuses. Témoignages disponibles en français. Post trans a réalisé une brochure sur la détransition de genre. (27 pages)




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