La plupart des jeunes avec dysphorie de genre n'auront plus ce diagnostic quelques années plus tard
- Magali Pignard
- 1 sept. 2024
- 3 min de lecture
Une nouvelle analyse des données d'assurance couvrant la grande majorité des Américains révèle que le taux de persistance du diagnostic de dysphorie de genre (GD) chez les jeunes de plus de 7 ans est de 42 à 50 %, la tendance suggérant une baisse probable à l'avenir.
Un article de Leor Sapir (City Journal, 30 août 2024) détaille cette analyse du Manhattan Institute, dont il est membre :
« Cette analyse se fonde sur une base de données exhaustive des demandes d’indemnisation des assurances maladie aux États-Unis contenant des données sur les consultations médicales d’environ 85 % de la population assurée américaine ».
Résultats
Leor Sapir explique :« Pour estimer le taux de persistance du diagnostic de dysphorie de genre (GD), nous avons créé une cohorte de base de mineurs ayant reçu un diagnostic de GD (« F64 ») en 2017 et qui étaient présents en permanence dans l’ensemble de données pendant les sept années entières jusqu’en 2023, comme en témoignent les professionnels de la santé facturant chaque année tout service de santé pour chacun de ces patients. Nous avons ensuite estimé la persistance du diagnostic à l’aide de divers scénarios afin de tester la robustesse de nos résultats. »

Les résultats de l'analyse du Manhattan Institute sont similaires à ceux d'une étude allemande (Bachmann et al., 2024), qui a analysé des données d’assurance à l’échelle nationale : ils ont constaté qu'en Allemagne, après cinq ans, seuls 36,4 % des jeunes ayant reçu un diagnostic lié à la dysphorie de genre avaient encore ce diagnostic dans leur dossier médical.
Ils rejoignent également une étude hollandaise (Rawee et al., 2024) constatant qu' « Au début de l'adolescence, 11 % des participants ont déclaré ne pas être satisfaits de leur genre. La prévalence diminuait avec l'âge et était de 4 % au dernier suivi (vers 26 ans). »
Que faut-il retenir de cette analyse ?
Selon Sapir, « La principale observation est que, contrairement à ce qu’affirment les défenseurs de la transition des jeunes, la plupart des adolescents ayant reçu un diagnostic de DG n’auront pas ce diagnostic dans un délai de 7 ans seulement, durant la période de développement rapide de leur identité. La principale conclusion est qu’il n’existe aucune base empirique permettant de supposer que la plupart des adolescents présentant un DG sont destinés à vivre une vie d’adulte ayant effectué une transition de genre. Cela suggère en outre que le diagnostic de DG constitue une base douteuse pour proposer aux adolescents des interventions qui changent la vie et ont des répercussions permanentes sur leur santé et leur fonctionnement ».
Limites
Selon Sapir :
« Premièrement, étant donné la date à laquelle nous avons acquis notre base de données, les données de 2023 représentent environ 90 % du total des demandes de remboursement prévues pour l’année. Cependant, nous pensons que cela a un impact limité sur notre analyse de la persistance du diagnostice, car la plupart des patients ayant des demandes de remboursement liées à la GD en ont quatre à cinq ou plus par an, selon nos données. Il est possible qu’avec des données plus complètes, les chiffres de 2023 augmentent. Pourtant, même si nous augmentons de 10 % le nombre actuel de patients de 2023, 2023 est toujours en voie de montrer une baisse de la prévalence diagnostique par rapport à 2022.
Une autre limite est l'impossibilité de prendre en compte les données de Kaiser Permanente, qui sont absentes de notre base de données parce que Kaiser est un système de facturation fermé. Kaiser est l'un des cinq plus grands assureurs, avec une part de marché d'environ 7 % . Il peut donc capter environ 7 % des jeunes en transition. Si les taux de persistance des patients de Kaiser sont différents, nous ne pouvons pas en tenir compte. »



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