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Prise en charge de la dysphorie de genre chez les jeunes : analyse des preuves existantes

Photo du rédacteur: Magali PignardMagali Pignard
Managing Gender Dysphoria in Minors—What Insights Does Evidence-Based Medicine Offer in 2024?

À propos de l’article Managing Gender Dysphoria in Minors—What Insights Does Evidence-Based Medicine Offer in 2024? , Koener, Ledrait, Masson, Disease Biology, Genetics, and Socioecology, 2025. Traduit en français sur le site de l’Observatoire de la Petite Sirène.

Ce récent article fait le point sur les données probantes concernant les interventions endocriniennes chez les mineurs avec dysphorie/incongruence de genre.  Ces interventions sont rentrées dans la pratique clinique suite aux résultats du « Dutch protocol », un protocole hollandais dont les auteurs soulignent que celui-ci est depuis largement invalidé. Ce protocole a été implémenté dans les deux directives les plus influentes (WPATH et Endocrine Society), dont les auteurs rappellent leur manque de rigueur scientifique, et leur parrainage mutuel par le biais d'un référencement circulaire, mis en évidence par une récente revue systématique des directives cliniques internationales.


Constatant dans ce domaine une « désinformation généralisée dans la population générale, ainsi que dans les communautés médicales et psychologiques », les auteurs analysent les données disponibles fondées sur des preuves, et plus particulièrement  la série de revues systématiques récentes d’avril 2024 : celles-ci ont été commandées par le NHS britannique pour le Cass Review (examen indépendant des services de genre pour mineurs en Angleterre) afin de guider ses recommandations sur le parcours des mineurs et jeunes majeurs avec dysphorie/incongruence de genre au Royaume-Uni.


Les auteurs rappellent qu' « avant la publication des revues systématiques d’avril 2024, dans le cadre du Cass Review au Royaume-Uni, les analyses existantes avaient déjà révélé un manque de preuves suffisantes, aussi bien sur les bénéfices que sur les risques, pour justifier l’utilisation du Dutch protocol dans la pratique clinique pédiatrique courante », ce qui a entrainé un changement de position de pays pionniers comme la Finlande et la Suède.

Ils soulignent que suite aux revues systématiques d’avril 2024, le Royaume-Uni suit l’exemple de la Suède et de la Finlande, « interdisant l’utilisation de ces traitements en routine dans les cliniques de genre pédiatriques ».


Par ailleurs, ils mettent en avant le « Conflit entre données scientifiques et activisme : Malgré les preuves actuelles issues des revues systématiques, les groupes de défense des droits transgenres, militants, patients et lobbies continuent de revendiquer la suppression des restrictions concernant la prescription de traitements d’affirmation du genre.

Ces revendications sont souvent justifiées par des arguments prétendant être “fondés sur la science”, en s’appuyant sur les directives de la WPATH. Selon cette approche, l’administration de ces traitements repose sur l’auto-détermination du jeune patient, et toute opposition médicale fondée sur des preuves scientifiques est parfois qualifiée de transphobie »


« C’est un fait sans précédent dans l’histoire de la médecine que l’invocation de preuves scientifiques pour justifier la pertinence ou non d’un protocole de traitement médicamenteux soit interprétée comme "phobique", "haineuse" ou "discriminatoire" ».
 

Conclusions des auteurs

« Les preuves suggèrent que les arguments soutenant l'utilisation d'interventions précoces telles que les bloqueurs de la puberté et les hormones sexuelles croisées ne sont pas suffisamment étayés par des preuves scientifiques.

Des inquiétudes concernant les effets à long terme et les implications éthiques des traitements actuels sont soulevées.

De plus, l'article plaide pour une approche plus holistique des soins, en priorisant des principes fondés sur des preuves et en répondant aux besoins de santé mentale de ces jeunes. Il met également en lumière les recommandations du Cass Review et de la Société européenne de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent (ESCAP), appelant à des recherches supplémentaires avec des échantillons plus larges et plus représentatifs, ainsi qu'un suivi à long terme, pour évaluer pleinement les protocoles de traitement. »

 

Plan de l'article

 

Pour en savoir plus sur le contexte général :



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