Hormones sexuelles croisées selon le Cass Review
Le Cass Review est un examen indépendant des services de genre pour mineurs en Angleterre, coordonné par la pédiatre Dr Cass. Il a été commandé en 2020 par le NHS England (système de santé public). Il s'appuie sur sept revues systématiques commandées à l’Université de York, une enquête sur les pratiques internationales, une étude qualitative sur les expériences des patients, et le point de vue de familles et cliniciens.
En avril 2024, le Dr Cass a soumis le rapport final de cet examen au NHS.
Ci-dessous, des extraits du rapport final. (termes surlignés par l'auteure du site).
[Sur le manque de données à long terme]
-
Leur utilisation présente également de nombreuses inconnues, malgré leur utilisation de longue date dans la population transgenre adulte. Le manque de données de suivi à long terme sur les personnes commençant un traitement à un âge plus précoce signifie que nous ne disposons pas d'informations adéquates sur l'éventail des résultats pour ce groupe. Présentation du rapport sur la page officielle The Cass Review
-
Les informations [sur les avantages et risques à long terme des interventions hormonales provenant de résultats d'autres personnes] ne sont actuellement pas disponibles pour les interventions chez les enfants et les jeunes (...), de sorte que les jeunes et leur famille doivent prendre des décisions sans avoir une image adéquate des impacts potentiels et des résultats. Chap. résumé et recommandations, point 90
[Sur le suicide] point 86
Il a été suggéré que le traitement hormonal réduise le risque élevé de suicide (...), mais les preuves trouvées n'ont pas étayé cette conclusion.
[Sur les résultats de la revue systématique] point 85
La revue systématique des résultats des hormones masculinisantes/féminisantes conclut que « Il y a un manque de recherches de haute qualité évaluant les résultats des interventions hormonales (...), et peu d'études réalisant un suivi à long terme. Aucune conclusion ne peut être tirée sur l'effet sur la dysphorie de genre, la satisfaction corporelle, la santé psychosociale, le développement cognitif ou la fertilité. L'incertitude persiste quant aux résultats pour la taille/croissance, la santé cardio-métabolique et osseuse. Il existe des preuves suggestives principalement à partir d'études pré-post que le traitement hormonal peut améliorer la santé psychologique, bien que des recherches robustes avec un suivi à long terme soient nécessaires ».
Chapitre 15 : Hormones sexuelles croisées
Comprendre les preuves (p. 183, début : 15.15)
La revue systématique sur ce sujet a inclus 53 études (...) : 1 seule étude de haute qualité (...). Toutes les autres de qualité modérée ou faible.
-
(...) nombreux problèmes méthodologiques, y compris : inclusion sélective des patients, manque de représentativité de la population, pas de groupes de comparaison dans de nombreuses études. Lorsqu'il y avait un groupe de comparaison, la plupart des études ne contrôlaient pas les différences clés entre les groupes. (...) Une faiblesse significative des études évaluant la fonction psychologique ou psychosociale est la durée de suivi courte, de nombreux suivis étant inférieurs à 1 an, et un plus petit nombre allant jusqu'à 3 ans.
-
Résultats incohérents (...) pour la taille/croissance, la santé osseuse et cardio-métabolique.
-
Preuves insuffisantes pour tirer des conclusions claires concernant : dysphorie de genre, satisfaction corporelle, résultats psychosociaux et cognitifs.
-
Aucune étude [sur la] fertilité chez les femmes natales.
-
Preuves de qualité modérée [études pré-post], indiquant que le traitement hormonal pourrait améliorer la santé psychologique à court terme.
-
Des incohérences (...) concernant la suicidalité et/ou l'automutilation, avec 3 études sur 4 signalant une amélioration et une étude aucune modification.
L'Université de York a également examiné des études post-recherche initiale de la revue systématique. Deux études supplémentaires [Chen, Grannis] ont été rapportées, renforçant les preuves de qualité modérée selon lesquelles les hormones pourraient améliorer la santé psychologique.
Les conclusions de la revue sont en accord avec d'autres revues systématiques publiées précédemment (Ludvigsson, 2023).
Considération clés (p. 184, début : 15.26)
Elles concernent les résultats en santé mentale et psychosociale, la suicidalité, la détransition et enfin, les résultats là long terme.
[En plus] des problèmes méthodologiques mentionnés qui rendent difficile de tirer des conclusions fermes sur le rôle des hormones masculinisantes/féminisantes [il] existe des considérations cliniques importantes qui compliquent le tableau :
-
Lorsqu'un jeune a pris des bloqueurs de puberté, on peut s'attendre à un regain à court terme du bien-être mental lorsque les hormones sexuelles sont introduites. (...) : le début des changements physiques tant attendus devrait améliorer l'humeur, du moins à court terme, et il est peut-être surprenant qu'il n'y ait pas eu un effet plus important. Cependant, un suivi à beaucoup plus long terme est nécessaire pour comprendre pleinement l'impact psychologique complet de la transition médicale.
-
Indépendamment de la causalité [entre les problèmes de santé mentale et la dysphorie], l'accent devrait être mis sur la prise en compte de tous les besoins du jeune, plutôt que de s'attendre à ce que le traitement hormonal seul résolve les problèmes de santé mentale de longue date. [argumentation par l’analyse de 3 études : (étude australienne, Elkadi et al., 2023 ; études récentes basées sur des registres nationaux de Finlande (Ruuska et al., 2024) et du Danemark (Glintborg et al., 2023)], montrant la difficulté de séparer et de comprendre l'impact des différents éléments de soins.
En résumé, les jeunes et les adultes présentant une dysphorie de genre ont souvent des besoins en santé mentale supplémentaires complexes. Il est difficile de savoir dans quelle mesure le traitement hormonal atténue ces problèmes, et le rôle joué par le traitement et le soutien dans les problèmes de santé mentale supplémentaires en cours.