Bloqueurs de puberté et composition corporelle, croissance des os

Étude Belge, Cianca et al., Effects of puberty suppression on bone, body composition, handgrip strength and glucolipid profile in early-pubertal transgender adolescents, International Journal of Transgender Health, mai 2024

Objectif : étudier les effets des bloqueurs de puberté donnés pendant au moins 2 ans (avant les hormones sexuelles croisées) sur l'acquisition de la masse osseuse et la composition corporelle.

« Étude rétrospective portant sur 46 adolescents s'identifiant transgenres (20 garçons trans et 26 filles trans) recevant des bloqueurs de puberté (GnRHa) au stade Tanner 2-3 (12-13 ans), suivi d'hormones sexuelles croisées vers l'âge de 16 ans. (...)

L'administration de GnRHa pendant plus de deux ans pendant la période physiologique de la puberté diminue l'acquisition de masse osseuse, principalement au niveau du rachis lombaire et induit une augmentation générale de la masse grasse »

Méthode

« Tous les participants ont commencé le traitement par suppression pubertaire (PS) au stade 2-3 de Tanner, suivi de doses progressives d'hormones d'affirmation de genre (GAH). La suppression pubertaire a été réalisée avec un GnRHa à la dose de 11,25 mg par voie intramusculaire (i.m.) toutes les 12 semaines. Vers l'âge de 16 ans, chez les garçons trans, la testostérone a été ajoutée (...), tandis que chez les filles trans, l'estradiol (...) a été initié à 0,5 mg/jour, augmenté tous les 6 mois jusqu'à une dose de remplacement adulte de 2-4 mg/jour. Les investigations ont été réalisées avant le début du traitement par GnRHa et avant le début du traitement par GAH et comprenaient un examen clinique, des mesures anthropométriques, un test de force de préhension et une absorptiométrie biphotonique à rayons X (DXA). Des échantillons de sang à jeun ont été prélevés, à un intervalle aléatoire à partir du jour de la dernière injection de GnRHa. »

Résultats

« Nos données montrent une acquisition réduite de la masse osseuse pendant le traitement, principalement au niveau du compartiment trabéculaire, à la fois chez les garçons trans et les filles trans. De même, dans les deux groupes, le pourcentage de masse grasse augmente tandis que le pourcentage de masse maigre diminue, bien que seules les filles trans obtiennent des résultats significativement moins bons que leurs pairs cisgenres masculins de même âge au test de force de préhension. (...) Les taux sériques de triglycérides et de cholestérol (total, HDL et LDL) sont restés stables dans les deux groupes. »